Après deux jours marqués par les échauffourées entre les forces de l’ordre et les jeunes manifestants, depuis samedi dernier, un calme apparent règne à Moroni, où l’on observe une timide reprise des activités, après les violentes manifestations. Les citoyens tentent de vaquer à leur activité, où le commerce informel fonctionne au ralenti. Le transport en commun également.
La peur est au ventre. Surtout que les arrestations massives se poursuivent, dans les quartiers et localités. En effet, la vie a timidement repris depuis samedi dernier, à Moroni, après les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants laissant un mort et cinq blessés par balles. Un témoin affirme que les activités commerciales ne connaissent pas une affluence habituelle.
Quant au transport en commun, certains taxis ont assuré la circulation dans la ville. « Les activités commerciales ont repris mais la peur est là. Ce n’est pas toutes les boutiques ou tous les magasins qui ont ouvert. A volo volo, des vendeurs ne sont pas venus. Réellement, il y a un climat de psychose dans le pays », a fait savoir Halidi Aboudou, un vendeur à volo volo. Et d’ajouter, « même les taxis ne sont pas tous repris. La circulation n’est pas fluide à Moroni et dans les régions. » Il affirme avec un brin d’ironie qu’il est « momentanément au chômage ».
La journée du samedi a été marquée par un retour timide des travailleurs dans les bureaux et une reprise en demi-teinte des activités dans les commerces et autres structures de services. Les agences de transfert d’argent et des stations-services n’ont pas été ouvertes. La vie reprend peu à peu. Les établissements scolaires fermés depuis mercredi dernier, attendent aujourd’hui pour reprendre les cours.
La morosité des activités, au dire d’Ali Mmadi, boutiquier à Moroni volo volo, cause un manque à gagner substantiel aux commerçants. « Depuis mercredi dernier, je ne travaille pratiquement pas. Je croyais que tout allait bien reprendre aujourd’hui. Mais je constate que cette journée de samedi est pareille à celle d’hier », note-t-il avec amertume. Il souhaite que les activités reprennent normalement pour le bonheur de tous. « Pour nous qui cherchons l’argent au jour le jour, cette situation est très difficile », dixit-il.
Mme Faouzia Dahalani, a constaté une faible affluence. « Depuis mercredi, je n’arrive pas à m’approvisionner. Vendredi, je suis allée voir au marché de volo volo, mais je n’ai rien eu. A cette allure-là, je risque de toucher mon fonds de commerce, car il me faut nourrir la famille », confie-t-elle.
De l’avis de cette dame, il est temps de tourner la page des tensions électorales afin que chacun mène ses activités pour subvenir aux besoins des siens. « Je souhaite que les leaders politiques dialoguent pour s’entendre sur la préservation de la paix et qu’on nous permette de vendre dans la quiétude », conclut-elle.
Des pères et mères de famille expriment leur inquiétude par rapport à la situation chaotique que connait le pays ces derniers jours. Selon eux, ce sont les plus vulnérables de la société qui en subissent les conséquences.
KDBA