Les Comores ont célébré, hier 12 novembre, la journée Maoré marquant la date de l’accession des Comores à l’ONU. Le président du comité maoré, Me Attick Youssouf demande au gouvernement français de quitter l’île sœur de Mayotte. Il qualifie la France d’un « pays puissant » qui occupe « illégalement le territoire comorien de Mayotte, constituant une atteinte flagrante à l’unité nationale ».

Le gouvernement comorien et le comité Maoré ont conjointement célébré, hier 12 novembre, la journée Maoré. Cette journée a été marquée par la participation des membres du gouvernement, des députés, du comité Maoré et plusieurs organisations de la société civile. Cette journée commémore l’admission des Comores à l’organisation des Nations Unies ONU en 1975, marquée par la résolution 3385 du 12 novembre 1975 renaissant les Comores comme un Etat composé de quatre îles. Le président du comité Maoré, Me Attick Youssouf a demandé au gouvernement français de quitter immédiatement l’île de Mayotte, en qualifiant la France d’un « pays puissant » qui occupe « illégalement l’île », constituant une atteinte flagrante à l’unité nationale.
«Nous demandons expressément au gouvernement français l’arrêt immédiat de l’opération criminelle menée sur l’île comorienne de Mayotte parfois appelée « Wuambushu » ou d’autres noms pour nous détourner l’objectif. La France doit lever son genou sur Mayotte, c’est une occupation qui n’est conforme ni au droit international, ni même au droit français. Nous condamnons fermement la trahison de la France et de tout autre acteur qui contribue à l’accompagner dans ses dessins macabres », a-t-il dénoncé.

Ce dernier critique la France par ses actes successifs d’oppression et d’emprise sur l’île de Mayotte bien qu’elle soit considérée comme un pays ami des Comores malgré le contentieux qui divise ces deux pays. « L’emprise de la France sur Mayotte ne fait que se confirmer avec successivement , l’organisation de referendums condamnés par l’Onu sur cette île, l’instauration du visa Balladur en 1995 qui continue de faire des milliers de morts entre Anjouan et Mayotte. La départementalisation de Mayotte en 2011 et sa politique de remplacement de la population dans la foulée et l’accord signé en juillet 2019 entre l’Etat français et un pouvoir comorien toujours fragilisé sur le plan intérieur malgré ses efforts de développement ; un accord qui consacre le renoncement de Mayotte par le gouvernement comorien en échange de quelques 150 millions d’euros », a-t-il énuméré.
De son côté, Issihaka Mdahoma, représentant du collège des sages, a exhorté au gouvernement comorien qu’ « il est temps d’agir par d’autres voies » pour que Mayotte retourne dans son giron naturel. « Il est temps d’agir en explorant d’autres voies à la hauteur des espoirs de notre peuple. Que notre gouvernement abandonne la voie du dialogue bilatérale avec la France ; notre gouvernement doit s’opposer ouvertement et clairement à toute tentative et à toute manœuvre dilatoire visant accorder un statut diplomatique aux séparatistes mahorais dans les institutions régionales ; notre gouvernement doit demander aux autorités d’occupation la suppression sans délai du visa Balladur ; au gouvernement comorien de défendre nos frontières maritimes pour nous préserver du pillage programmé de nos ressources halieutiques et pétrolières », a-t-il préconisé.
Abdoulandhum Ahamada