Les petits commerçants haussent le ton et appellent les candidats aux élections de la chambre de commerce à promouvoir le commerce informel. Un secteur qui, selon les petits commerçants, est pris « en otage par les étrangers » et le silence de la chambre de commerce et les autorités compétentes est inquiétante. Ce qui tue le commerce informel et rend insolvable les commerçants.
« On paie des patentes et des taxes par jour. Et pourtant, un boulevard est ouvert pour les étrangers. Le comble est que la plus part d’entre eux exercent leurs activités dans le noir et sans contrôle. Ils ne paient pas d’impôts ni quoi que ça soit », a témoigné Alhadhuir Said, vendeur des friperies à Volo-Volo. Les petits commerçants ne manquent pas de souligner le vide de législation et le silence des autorités compétentes. Ils interpellent les candidats aux élections de la chambre de commerce. « Les candidats aux élections de la chambre de commerce doivent penser au commerce informel dominé par les étrangers. Ces derniers ne contribuent pas dans l’économie de notre pays. Je pense que c’est une question fondamentale qui doit être résolue rapidement », a indiqué Alhadhuir Saïd qui déplore que les candidats en lice ne sont pas préoccupés de cette question. « Contrairement dans les autres pays, il existe une législation spéciale pour les commerçants étrangers. Dans notre pays, c’est tout à fait le contraire. Les étrangers exercent leurs activités en toute liberté et sans se conformer aux textes en vigueur », a-t-il dit.
Pour Mohamed Soilih, vendeur des chaussures, le commerce informel constitue la base de l’économie d’un pays. « Il est temps que notre pays se réveille pour faire valoir le secteur informel du commerce. L’émergence nécessite la règlementation de tous les secteurs y compris le secteur du commerce informel », a insisté Mohamed Soilih. Les petits commerçants sont impactés par la crise sanitaire et leurs activités tournent au ralenti. Selon Mohamed soilih, les grands commerçants n’ont pas une perte. « Sur les mesures d’accompagnement du gouvernement au profit des commerçants, les petits commerçants ne sont pas dans le rang. Pourquoi nous aussi on ne peut pas en bénéficier dans la mesure où nous sommes des contribuables auprès de l’Etat. On paie de la patente, des taxes et autres. Je pense que nous avons le droit de réclamer et surtout dire à nos amis candidats que cette question ne doit pas être passée inaperçue sauf s’ils ont d’autres ambitions que le commerce de notre pays », a-t-il souligné.
« Ce qui est difficile pour nous petits commerçants comoriens, ce que nos amis de Dar es Salam et Malgaches vendent les mêmes produits que nous à bas prix et cela tue notre commerce. Ils n’ont pas de perte parce qu’ils ne paient rien et ne contribuent rien dans notre pays. Plus pire, ils n’ont pas des comptes bancaires aux Comores. C’est anormal. Je crois que si les autorités n’étaient pas au courant de cela, maintenant je le dis parce que nous estimons que les choses ne doivent pas être ainsi », a détaillé Mohamed Soilih.
Le commerce informel est pris en otage par les étrangers, les petits commerçants comoriens sont les victimes. « Actuellement on voit une vague d’étrangers qui vient dans notre pays pour le commerce. Nous avons vu l’arrivée des Egyptiens dans notre pays sillonnant dans nos villages. Si on laisse les choses se passer comme ça, cela veut dire qu’on nous sacrifie. Je ne suis pas contre leur arrivée mais il faut réglementer le commerce », a mentionné Djaffar Youssouf, vendeur des vêtements à Volo-Volo.
Kamal Saïd Abdou