ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Conflit foncier à Madjadjou : Les locataires exigent le respect de la loi

Les locataires des terrains à Djivani dans le sud de Moroni sont en bras de fer avec Cheikh Ahmed, propriétaire des terrains. Au cours d’une conférence de presse jeudi dernier à Djivani, Dhoulkifli Ibn Mohamed, président de l’association des locataires pour le développement de Djivani, a appelé le propriétaire à respecter la loi.

« C’est nous qui avions exploité ce terrain. Il n’y avait rien ici. Et maintenant le propriétaire veut nous expulser sans aucune base légale », a déploré Dhoulkifli Ibn Mohamed, président de l’association des locataires pour le développement de Djivani. Il a insisté sur le fait que les locataires ne sont pas hors la loi.

Il a été révélé que le contrat est conclu verbalement par le père de Cheikh Ahmed. A la succession de la propriété par la mort du père de son père, tout a déjà commencé. Menace, intimidation et autres formes que le président de l’association juge contraire à la loi. « Nous avons loué le terrain avec son père par un contrat verbal. En tous cas, ceci n’est pas contraire à la législation comorienne. Avant que la propriété ne soit divisée entre les héritiers, on payait le loyer dans une agence de recouvrement jusqu’à août 2020 et l’affaire a commencé en février 2021», a rappelé le président de l’association. Les locataires sont montés au créneau après avoir constaté l’usage abusif du propriétaire. « Janvier 2021, nous avons sollicité des négociations mais il nous a refoulé. Notre réponse après qu’il nous a refoulé était clair, nous refusons de payer tant qu’il n’y a pas une négociation entre nous et vous. Finalement, nous sommes convoqués un à un au commissariat de police », a-t-il mentionné.

L’affaire est devant le juge de référer. « Nous avons convoqué Cheik Ahmed au fond mais quelques jours après, nous avons reçu une convocation en appel de Cheik Ahmed sur le jugement de référer dont le juge s’est déclaré incompétent. Un arrêt a été rendu par la cour d’appel pendant que l’affaire déjà en référé n’a pas été bouclée », a-t-il expliqué. Devant le tribunal, l’affaire est en stand-by mais le propriétaire continue à menacer les locataires de détruire les habitations. Le conférencier a regretté ce comportement du propriétaire qui ne respecte aucune loi et qui viole les dispositions réglementaires et constitutionnelles. Le président de l’association se dit très étonné du fait que le ministère de l’intérieur s’immisce dans cette affaire et annule sans motif légal le statut de l’association pour le développement des locataires de Djivani. « Le ministère de l’intérieur a une partie prise dans cette affaire en prenant une décision d’une autorité publique qui influence une autorité judiciaire. Ce qui signifie que la loi est violée », a-t-il conclu

Kamal Saïd Abdou

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