Pillages dans des boutiques, massacre sur les bêtes sauvages, saccage des plantes dans les champs, voitures calcinées ainsi que des maisons vandalisées, sont les dégâts matériels causés par les jeunes de Salimani Hambou à Nioumadzaha Bambao. Et, Pour qu’une paix durable puisse naître, les jeunes de Nioumadzaha ont exigé, lors d’une conférence de presse, samedi dernier, un dédommagement évalué à 20.000.000 kmf.

L’acte criminel peut s’affirmer comme une procédure de réparation des torts ainsi qu’une action punitive ou même des réparations de dommages préexistants. C’est l’option que souhaitent les jeunes de Nioumadzaha Bambao pour qu’une paix durable puisse naître après les agissements hostiles des jeunes de Salimani Hambou la semaine dernière. Lors d’une conférence de presse, tenue samedi dernier, à Nioumadzaha Bambao, les jeunes cadres ont fait part de leurs regrets quant aux agissements brutaux des jeunes de salimani Hambou sur le pillage des biens de Nioumadzaha. Ils se disent prêts à tout oublier à condition que les dégâts matériels et financiers soient réparés. « Nous sommes prêts à pardonner nos frères de Salimani comme ils le souhaitent, malgré les effets néfastes de la criminalité commise portant atteinte à l’espoir des nombreuses familles. L’indemnisation des dommages doit être la première étape cruciale pour nous si on veut un climat de paix solide et durable entre nos deux communautés », a déclaré Mohamed Athoumani, jeune cadre de Nioumadzaha. Ajoutant qu’il s’agit « plus qu’une question de solidarité envers les victimes, il s’agit d’assurer aux victimes un accès efficace à leurs droits, une opportunité également devant les permettre à relancer leurs activités économiques réduites à néant », a-t-il ajouté. Selon lui, si « Bien au contraire de cela, le sentiment de haine ne cessera de tarauder les esprits comme une partie la plus sombre de notre histoire », regrette-t-il.
Les dégâts matériels évalués à 20.000.000 kmf
Si aucune perte humaine n’a été enregistrée tout au long du conflit, les dégâts matériels restent plus que jamais impressionnants du côté de Nioumadzaha. « Trois bêtes lynchées. L’un d’eux, un bœuf, était prévu pour un grand-mariage. Sept voitures réduites en cendres, 500 briques détruites dans un chantier de construction, une boutique cambriolée avec 150 palettes d’eau potable, sans parler aussi des habits traditionnels très coûteux prévus pour un grand mariage ont été incendiés par les jeunes de Salimani », résume Mohamed Athoumani.
Des éléments de forces de l’ordre pointés du doigt
L’attitude inouïe de certains éléments des forces de l’ordre a surpris la communauté de Nioumadzah. Des images amateurs révèlent la complicité des forces de l’ordre qui opéraient du côté des jeunes de Salimani à semer le chaos. Une telle attitude ne peut rester impunie aux yeux des jeunes de Nioumadzaha. « Nous avons porté plainte devant le commandant de la gendarmerie venu lui-même jouer la médiation en faveur de Salimani, car nous avons des vidéos impliquant des éléments de forces de l’ordre en train de soutenir les jeunes de Salimani », rapporte le porte-parole des jeunes de Nioumadzaha qui espère que justice sera rendue afin d’identifier « les coupables au sein des forces de l’ordre ». « Avant la charité, il doit y avoir la vérité », exige-t-il.
Accepter le pardon n’est pas signe de faiblesse
Pardonner le mal vécu n’est pas signe de faiblesse mais plutôt de sagesse, un poids moral de ceux ou celle qui met en avant la paix, la cohésion sociale, une priorité. «Nous acceptons la demande de pardon de nos frères, mais cela ne traduit pas un signe de faiblesse de notre part sachant qu’on est en mesure de répondre le mal par le mal quand on le voudra », réplique Oustadh Mohamed Hassane. Le pardon, poursuit-il, est un signe de force, de courage extrême. « Ceux qui pardonnent sont d’ailleurs peut-être ceux qui détiennent le secret du bonheur ou du moins, de la paix intérieure. C’est la première étape de la rédemption. Nous sommes prêts à nous acheminer vers un nouvel horizon de paix durable avec Salimani », rassure le prêcheur. Dernier à prendre la parole, Abdoul-Karim Abdou, 1er adjoint du préfet du centre, rejette les allégations selon lesquelles ce sont les jeunes de Nioumadzaha la pièce maîtresse du conflit. Il appelle de tous ses vœux au calme.
Nassuf. M. Abdou








