L’économie comorienne a enregistré une croissance de 3,4 % en 2024, selon les dernières données publiées par la Banque centrale des Comores (BCC), contre 3,1 % en 2023. Dans le même temps, l’inflation a ralenti, passant de 9 % à 5 %, signe d’un léger apaisement sur le front des prix. Malgré ces résultats encourageants, les indicateurs restent le reflet d’une économie fragile, encore largement tributaire des importations et des transferts de la diaspora.
La croissance, bien que modeste, est portée principalement par la consommation des ménages, alimentée par les envois de fonds des Comoriens de l’étranger, et par les investissements dans la construction publique. Cette dynamique témoigne d’une certaine résilience économique, mais reste inférieure au potentiel réel du pays.
L’un des faits marquants de l’année reste la baisse notable de l’inflation, tombée à 5,1 % après un pic à 9 % en 2023. Cette évolution est en grande partie liée au recul des prix internationaux des produits de base et à une meilleure gestion de l’inflation importée. Néanmoins, cette embellie statistique ne se traduit pas toujours dans le quotidien des Comoriens.
En effet, les prix des denrées alimentaires, des carburants et des produits de première nécessité demeurent élevés, érodant le pouvoir d’achat de nombreux ménages. La population ressent encore durement les effets des tensions économiques, notamment en zone rurale.
Des vulnérabilités structurelles persistantes
Malgré la légère amélioration des indicateurs macroéconomiques, les défis structurels restent importants. Le déficit budgétaire, la dette publique, la fragilité du secteur bancaire et la stagnation du revenu par habitant pèsent lourdement sur les perspectives de développement durable.
Pour sortir de cette dépendance aux facteurs exogènes, les Comores doivent impérativement diversifier leur économie. Parmi les pistes évoquées figure l’économie bleue, fondée sur l’exploitation durable des ressources maritimes (pêche, tourisme, aquaculture, etc.). Ce secteur, encore peu exploité, pourrait devenir un levier stratégique de croissance et de création d’emplois.
Une économie à repenser
Mais pour que ce potentiel se réalise, le pays devra engager des réformes institutionnelles profondes, renforcer le climat des affaires, sécuriser les investissements et soutenir davantage l’entrepreneuriat local.
La croissance de 3,4 % reste un signal positif, mais elle appelle à une vigilance accrue. À l’heure où les Comores cherchent à tracer un nouveau cap économique, l’heure est à la réinvention plus qu’à la simple stabilisation.
Hidayat
