À un mois de la rentrée scolaire, une décision du ministère de l’Éducation nationale suscite une vive controverse. Le ministre Bacar Mvoulana a annoncé la fermeture de plusieurs collèges et lycées publics à travers le pays, invoquant des résultats scolaires insuffisants, un manque d’effectifs et la non-conformité de certains établissements aux normes en vigueur.
Une décision qualifiée de « choc » par de nombreux observateurs du secteur éducatif. Selon le ministère, cette mesure vise à « garantir à chaque élève une éducation de qualité, essentielle pour leur avenir et celui de la nation ». Mais pour de nombreux enseignants, cette justification ne convainc pas.
« Le ministère, censé fournir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des établissements, est paradoxalement le premier à les fermer », déplore Hamidou Bacar, enseignant dans un collège public. Pour lui, cette décision illustre un désengagement progressif de l’État envers l’école publique, au profit du secteur privé.
Déjà fragilisée par le manque de ressources, l’école publique voit dans cette mesure un nouveau coup dur. « Ce qui est regrettable, c’est que le ministre lui-même est issu de l’enseignement public. Lors de sa nomination, nous avions placé en lui de grands espoirs. Malheureusement, c’est l’inverse qui se produit », poursuit l’enseignant.
Hamidou Bacar appelle le ministre à défendre davantage les établissements publics auprès du gouvernement afin qu’ils bénéficient d’un soutien équivalent à celui des établissements privés ou mieux dotés. « Aujourd’hui, l’école publique reste celle des pauvres, de ceux qui n’ont pas d’autre choix », affirme-t-il avec amertume.
Plusieurs voix, au sein du corps enseignant et de la société civile, demandent au ministère de revenir sur sa décision. Elles redoutent une aggravation des inégalités d’accès à l’éducation. « C’est au ministère de donner aux établissements les moyens de progresser, pas de les condamner », martèlent les enseignants concernés.
Djanamali Saïd Abdou









