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Fourniture d’eau à Moroni : À Moroni, les habitants toujours en attente d’une solution durable

À Moroni, la capitale des Comores, l’approvisionnement en eau potable demeure un problème chronique et non résolu. Malgré les multiples annonces officielles, les promesses restent lettre morte, et les habitants doivent composer avec des pénuries persistantes. L’indifférence perçue des autorités ajoute à la frustration d’une population à bout de patience.

En début d’année 2025, la direction de la SONEDE (Société Nationale d’Exportation et de Distribution des Eaux) avait assuré lors d’un point de presse que les travaux de réhabilitation des infrastructures seraient bientôt achevés, annonçant un retour progressif à la normale. Or, à quelques mois de la fin de l’année, les robinets de nombreux foyers restent désespérément à sec.

Des solutions de fortune pour une crise persistante

Dans certains quartiers de la capitale, comme Mtsangani, Magoudjou ou Mangani, l’approvisionnement se fait désormais au compte-gouttes, souvent grâce à des camions-citernes mis en circulation dans le cadre du projet SIDA, lancé en 2023 en partenariat avec l’UNICEF. Ce programme temporaire vise à pallier l’insuffisance du réseau en attendant la remise en état des stations hydrauliques RB 2000 et TP5. Mais cette aide ponctuelle reste insuffisante face à l’ampleur des besoins. « On est obligé d’acheter de l’eau en jerrican pour les besoins quotidiens. L’eau du robinet ne coule pas », déplore Maman Fatima, résidente du quartier de Mbouzini.

Pour de nombreuses familles, acheter de l’eau devient une dépense quotidienne, pesant lourdement sur leur budget. Une citerne de 2 000 litres ne suffit pas à répondre aux besoins d’un quartier entier, et l’eau vendue de manière informelle suscite des inquiétudes sanitaires. « Mais on n’a pas d’autre choix, car on passe des jours sans eau, alors que nous avons besoin de cuisiner, de nous laver et de boire », poursuit-elle.

Une crise qui affecte l’image de la capitale

La situation actuelle dépasse le simple inconfort : elle représente un véritable enjeu de santé publique, d’hygiène et de dignité. Pour les habitants, c’est également l’image du pays, et en particulier celle de sa capitale, qui se trouve écornée par cette incapacité à garantir un accès régulier à un bien aussi fondamental que l’eau.

La population attend des actions concrètes, au-delà des discours et des délais sans cesse repoussés. Car à Moroni, vivre sans eau, ce n’est plus une exception. C’est devenu la norme.

Inmadoudine Bacar

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