ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Fête du 6 juillet : 48 ans d’indépendance et des  questionnements

Les Comores célèbrent demain ses 48 ans d’indépendance sur fond de crise économique, sociale, politique, éducative, sanitaire. Une indépendance proclamée unilatéralement, mais depuis le 06 juillet date à laquelle les Comores sont devenues un Etat souverain, les gouvernements n’arrivent pas à sortir le pays du gouffre. Plusieurs défis restent à relever.

Les Comores proclament leur indépendance le 06 juillet 1975. Une indépendance qui sera reconnue par l’ONU en novembre et par la France (pays colonisateur) en janvier 1976. Et les premières années d’existence du nouvel Etat seront marquées par une profonde instabilité politique.

Force est de constater que Mayotte est cédée en 1841 à la France puis annexée en 1843. La Grande Comore, Anjouan et Mohéli se voient imposer le protectorat français en 1886. Transformées en colonies, elles sont réunies en 1925 avec Mayotte, qui devient le chef-lieu des Comores.

« En 1958, les Comores s’écartent du mouvement de décolonisation. Mais son statut évolue vers l’autonomie interne à la suite de la loi du 22 décembre 1961. Said Mohamed Cheikh devient le premier président du conseil du gouvernement. Il engage un mouvement éloignant Mayotte du pouvoir et transfère la capitale à Moroni », raconte Aboudou Ahamada, un enseignant à la retraite.

Et de poursuivre, « aux années 1960, le mouvement de libération nationale des Comores, le parti socialiste des Comores sont nés. En 1974, un référendum est organisé et le oui a remporté haut la main avec 95% et l’île de Mayotte s’y oppose avec environ 64%. Et l’Etat français a voulu octroyer l’indépendance île par île mais Ahmed Abdallah Abderemane a vite réagi en proclamant l’indépendance le 06 juillet 1975. »

Selon lui, certes une indépendance est proclamée, mais « le pays vit toujours sous le joug des blancs ». « C’est une indépendance à la dépendance. Nous ne sommes pas indépendants au niveau monétaire, politiquement, nous ne sommes pas aussi indépendants. Il faut des réformes dans tous les secteurs de développement. 48 ans c’est trop pendant que notre pays n’est pas développé. Nous avons des ressources devant émerger le pays mais la corruption reste le maître mot qui ronge notre pays », regrette Aboudou Ahamada.

« Le pays manque des dirigeants patriotes. Nous sommes un Etat avec moins d’un million d’habitants. Les secteurs éducatifs, sanitaires sont malades. Une crise alimentaire traverse le pays, une crise socioéconomique frappe le pays. Le pays n’est pas au bout de ses peines. Sans les aides de nos partenaires, on n’y peut rien. Il faut prendre un nouvel élan et avoir un plan de vision pour le développement des Comores », a-t-il conclu.

KDBA

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