Alors qu’une grève de 72 heures est déclenchée depuis hier à l’hôpital El-Maarouf, aucun accord n’est encore trouvé. Les grévistes se sont rassemblés ce mercredi dans l’enceinte de l’hôpital et ont manifesté leur désarroi par rapport à la déclaration de la direction qui n’a trouvé mieux que de leur demander de plier bagage. Des propos qui étaient loin de contribuer à apaiser la tension. Au contraire, ils ont attisé la colère des grévistes qui ont poursuivi le mouvement de grogne.
Malgré la réforme sur les infrastructures hospitalières, le compte n’y est pas pour le personnel, surtout au niveau de la prime de garde. Une doléance à laquelle le personnel d’El-Maarouf n’a pas eu de réponse favorable. L’alignement des salaires des contractuels sur ceux des fonctionnaires, le paiement des primes de garde, l’amélioration des conditions de travail, le recrutement des agents contractuels dans la fonction publique sont entre autres les revendications des grévistes.
Ahmed Abdou Mmadi Karihila, infirmier à El-Maarouf se dit inquiet suite à la réponse de la direction. « Nous sommes en grève et on nous a dit de rentrer chez nous. Nous avons demandé de nous remettre une note de suspension ou licenciement, mais la direction ne l’a pas signé. Nous allons retourner à l’hôpital demain (aujourd’hui, Ndlr) pour s’enquérir de la situation », a-t-il expliqué. « On nous menace, on nous intimide, mais on ne lâche rien. Nous réclamons nos droits et nous sommes tous unis pour une bonne cause », a-t-il ajouté.
Pour une sage-femme d’État, elle manifeste son mécontentement face aux conditions précaires des contractuels et les fonctionnaires de cet établissement hospitalier. « Nous nous sommes réunis ici depuis le matin pour connaître notre sort, malheureusement on ne le connaît pas. Et c’est triste. Sur cinq ou six revendications, les deux parties doivent trouver un consensus mais on dirait que la direction ne nous entend plus. Ils ne prennent pas en considération nos doléances. Dommage ! », déplore-t-elle.
Selon elle, l’État met la main dans la poche pour le bon fonctionnement de l’hôpital mais les responsables ne reconnaissent plus nos problèmes. « Nous investissons notre énergie, notre savoir et notre temps pour accompagner les patients mais au final la direction nous déçoit », a-t-elle conclu.
Kamal Said Abdou