Condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en décembre 2018 par la Cour de sûreté de l’Etat, l’ancien vice-président Djaffar Ahmed Said Hassane est gracié par le président Azali Assoumani, le mercredi 12 mai dernier.
Alors qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre Ahmed Said Djaffar après avoir quitté le pays, lors des audiences du mois de décembre 2018, il a été condamné par contumace à une peine de réclusion criminelle à perpétuité en décembre 2018 par la Cour de sûreté de l’Etat. L’ancien vice-président et ministre en charge de l’économie, Djaffar Ahmed Said Hassane a été inculpé pour des « faits d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat ». Ses deux passeports diplomatiques ont été annulés. Mais, le chef de l’Etat comorien, à travers un décret N°21-041/PR, signé le 12 mai dernier, a gracié l’ancien vice-président. « Monsieur Djaffar Ahmed Said Hassane, condamné par la Cour de sûreté de l’Etat, lors des audiences du mois de décembre 2018, à la peine de réclusion criminelle à perpétuité, est gracié de la totalité de la peine », lit-on sur le décret présidentiel.
Juriste de formation, Djaffar Ahmed Said Hassane était l’ennemi farouche du pouvoir actuel pour avoir critiqué ouvertement la réforme constitutionnelle adoptée par référendum le 30 juillet 2018. Une constitution autorisant le chef de l’Etat à accomplir deux mandats de cinq ans successifs au lieu d’un seul mandat et supprime les postes de vice-président, et d’autres institutions. A Mdrodju, devant un parterre d’hommes et femmes, l’ancien-président avait jugé cette réforme « illégale » et « anticonstitutionnelle » en dénonçant la dérive dangereuse du président Azali. Ainsi, le divorce est consommé. Et lors d’un remaniement technique, il s’est vu chargé de la cohésion sociale.
KDBA