ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’hégémonie de la CRC

De bleu, la couleur de la CRC (Convention pour le Renouveau des Comores) les «institutions républicaines» sont habillées. L’Alliance de la mouvance présidentielle perd sa raison d’être. Seul le gouvernement fait de la résistance.

C’est un fait incontestable. Depuis le retour au pouvoir d’AzaliAssoumani en 2016, son parti, la CRC (Convention pour le renouveau des Comores) n’a jamais été majoritaire au gouvernement. De son gouvernement d’ouverture, dicté par les alliances de deuxième et de troisième tour inédit, en passant par celui nommé après la rupture avec le parti Juwa de Sambi ou encore celui post référendum n’ont pas dérogé à la règle tacite. Pas plus que les deux qualifiés de remaniement technique (suite à la fronde du vice-président Djaffar Said Ahmed et aux élections législatives). Avant l’adhésion du ministre de la justice et du secrétaire d’État chargé de la fonction publique à la CRC, 8 membres du gouvernement sur 15 n’étaient pas affiliés au parti d’Azali.

Cette pratique tendrait-elle à disparaître ?  Le gouvernement, seul pour le moment, fait de la résistance à la vague bleue. Le changement est considérable. Il rappelle à quelques nuances près le temps du parti unique du feu Abdallah. De parti politique de second plan, la CRC est parvenue en quelques mois à s’arroger le premier rôle dans le jeu politique en Union des Comores. De 2 députés   à la précédente législature, par exemple, le parti du secrétaire général Youssoufa Mohamed Ali dirige aujourd’hui la plupart des mairies, détient la majorité à l’Assemblée et occupe les 4 exécutifs, national (président de l’Union) et insulaires (les 3 gouverneurs). 

Une situation hégémonique qui siffle la fin de la récréation de l’éphémère AMP (Alliance de la mouvance présidentielle), supposée porter la politique du chef de l’État. L’appétit des uns et les ambitions des autres ont tué dans l’œuf toute velléité d’union sacrée pour laisser place à une guerre de clans, très féroce. L’imbroglio sans fin autour de l’élection du maire de la capitale de l’Union, Moroni, en est la partie émergée de l’iceberg et le Parti Orange, pourtant parti allié au pouvoir, la principale cible. Les retraits de candidature à la dernière minute lors des législatives n’a pas suffi pour gommer les appartenances. Mais aimons et admirons car après lui, le déluge.

Toufé Maecha

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