Manque de courant, manque des médicaments de « première nécessité », manque des infrastructures sanitaires adéquates pour les détenus à la maison d’arrêt de Moroni. Les détenus de la maison d’arrêt de Moroni traversent une crise sans précédent. Selon une source concordante, les détenus étouffent chaque jour à cause des délestages récurrents.
L’enfer à la maison d’arrêt de Moroni. Ce lieu de détention est à deux doigts de devenir un lieu de « cadavres ». Ayant une capacité d’accueil de 90 à 100 détenus, la maison d’arrêt de Moroni compte actuellement 285 détenus. « Ce qui fait que la maison d’arrêt a dépassé sa capacité d’accueil. Ce qui signifie également que les conditions hygiéniques ne sont pas respectées », raconte notre source. A l’en croire, la chambre C, qui devait accueillir 6 personnes au maximum, compte actuellement 10 personnes. Ce qui signifie aussi que les conditions de détention telles qu’elles sont prévues dans nos textes et les autres textes internationaux sont violées. Alors qu’un plan d’extension de la prison est là. Un plan qui, selon notre source, pourrait accueillir jusqu’à 700 détenus. « Ce plan fait partie des projets laissés par l’ancien ministre de la justice, Mohamed Houssein Djamalilayli. Même la maquette est déjà finie. Ce qui reste maintenant, c’est l’étude des experts et l’appel d’offres.
Un danger imminent
Tout est fini mais on ne sait pas pourquoi ce projet reste jusqu’à maintenant une lettre morte », dit-on. La vie des détenus est en danger. Notre source souligne que les délestages récurrents mettent en danger leurs vies. « Nous sommes obligés d’évacuer des détenus pendant la nuit dans leurs chambres. La cause est qu’ils sont étouffés par manque de courant. Imaginez 8 ou 12 personnes dans une petite chambre sans aération ni courant pendant la nuit, c’est catastrophique. Ils sont à deux doigts de la mort », regrette notre interlocuteur. Le danger est imminent. « Je pense qu’il est du devoir du ministère de la santé et celui de la justice de revoir cette situation afin d’améliorer non seulement les conditions carcérales déplorables mais aussi de veiller sur la santé des détenus », poursuit notre source.
20 détenus sont des futurs candidats aux examens nationaux
Sur les 285 détenus à la maison d’arrêt, 20 détenus sont candidats aux différents examens nationaux. « Il y a ceux qui devront passer leurs examens du baccalauréat et d’autres devront poursuivre leurs études à l’université des Comores. Nous avons formulé la demande auprès du ministère de la justice chargé des droits de l’homme pour que ces candidats puissent aller faire les examens, en vain », déplore notre interlocuteur. Ces 20 jeunes sont poursuivis pour agressions et violences sexuelles.
Kamal Said Abdou