Candidat aux élections des conseillers municipaux à Mboinku, Natuk Mohamed Mouzaoir ambitionne d’établir la paix, la stabilité dans sa commune et de servir le pays. Dans cet entretien, l’ancien candidat recalé aux présidentielles de 2024, annonce que son projet sera orienté au service de la jeunesse et l’éducation, la culture et le sport seront des éléments moteurs pour l’émancipation de nos enfants.

Vous êtes candidat aux élections municipales après avoir été rejeté aux présidentielles de janvier 2024. Qu’est-ce qui vous a motivé aux communales ?
Le rejet de ma candidature pour les dernières présidentielles n’était motivé que par des raisons purement politiques. C’était une injustice infligée à toute une jeunesse qui voyait en moi un espoir de changement. Aujourd’hui ma candidature aux municipales est un prolongement d’une volonté d’être proche de mes concitoyens. Je défends la thèse selon laquelle un politique doit être proche des citoyens afin de mieux entendre leurs cris et bien répondre à leurs attentes. Ma seule ambition est de servir mon pays.
Quelles sont les grandes lignes de votre campagne ?
Il s’agit d’une volonté de défendre les droits et les intérêts des personnes vivant dans notre territoire. La population de Mboinku comme l’ensemble du grand Nord est méprisée et maltraitée par ce régime. Mon ambition est de faire réparer cette injustice. La paix et la sécurité forment la base de mon programme. Des réformes administratives pour une gouvernance moderne et transparente seront la clé pour impulser un réel développement économique. Les droits de bénéficier des mêmes services de proximité dont jouissent nos concitoyens habitants les grandes villes. Mon projet sera orienté au service de la jeunesse et l’éducation, la culture et le sport seront des éléments moteurs pour l’émancipation de nos enfants. Les intérêts sont ceux qui relèvent du combat contre l’oisiveté notamment des jeunes.
Que diriez-vous à ceux qui prône pour la politique de la chaise vide ?
Je les comprends, mais je ne partage pas leurs stratégies de la chaise vide. Ils ne croient pas à ces élections, vu ce qui se passait auparavant, personne n’en croit. Depuis le référendum 2018 en passant par les présidentielles 2019 jusqu’aux dernières élections de janvier 2024, la fraude a toujours été la règle. Ils ont donc raison de ce constat amer pour la démocratie et la stabilité politique. Un régime qui a toujours menti à ses adversaires politiques et à nos partenaires internationaux. Toutefois, en ce qui me concerne, je ne veux pas lâcher prise. Je me battrai à chaque rendez-vous contre ce régime jusqu’à mon dernier souffle par la voie légale.
Votre dernier mot.
Bientôt notre pays entrera dans sa cinquantième année d’indépendance. Je n’ai pas connu le 6 juillet 1975, mais je suis fière d’être comorien et je tiens à saluer le courage de nos aînés qui ont mené des combats sans merci contre la colonisation. Malheureusement, 50 ans après, le pays continue de vivre dans la misère, l’instabilité politique. Nos jeunes ne cessent de se noyer dans les bras de mer Anjouan-Mayotte et à la Méditerranée. Nous connaissons toutes les causes de ces fuites, parmi lesquelles figurent des matières grises. Dès son arrivée au pouvoir en 2016, le président Azali a clamé haut et fort le slogan un jeune égal à un emploi. Aujourd’hui, presque 9 ans après, le constat est flagrant, la jeunesse comorienne se voit trahie et menti. La corruption et les dilapidations des deniers publics deviennent un sport national pour ce gouvernement. J’appelle à travers cette tribune à un sursaut national à l’ensemble des forces vives à converger nos luttes et mettre l’intérêt de la nation au sommet de nos priorités.
Propos recueillis par KDBA