Quelques mois après sa prise de fonctions comme ministre de l’éducation nationale, Bacar Mvoulana veut imposer de nouvelles réformes dans le secteur de l’éducation. Des réformes fortement contestées par les enseignants mais également par la Confédération des travailleuses et travailleurs des Comores (CTTC) qui les qualifie d’« autoritaires et arbitraires », ciblant particulièrement les responsables syndicaux du secteur éducatif. Elle demande par ailleurs l’abrogation immédiate, de la note de service N°24-981/MENERFIP/SG, imposant des affectations des enseignants à Mwali et à Ndzouani.
Le ministre de l’éducation nationale, Bacar Mvoulana s’engage à donner un nouvel élan à l’éducation. Malgré ses déclarations publiques sur la mise en place des nouvelles orientations et visions sur l’éducation, la Cttc ne partage pas ces principes.
Dans un communiqué publié, hier jeudi, la Cttc dénonce des mesures qu’elle qualifie d’« autoritaires et arbitraires », ciblant spécifiquement les membres de l’intersyndical de l’éducation.
« La Cttc exprime sa profonde inquiétude face aux mesures qu’elle qualifie d’autoritaire et arbitraire, ciblant les responsables syndicaux sur le secteur éducatif. Ces décisions, inscrites dans la note de service N°24-981/MENEFFIP/SG du 22 novembre 2024, qui imposent des affectations controversées aux enseignants, sont fermement condamnées par la confédération, qui impose l’abrogation immédiate. La fermeture soudaine de plusieurs écoles privées, compromettant l’avenir de centaines d’élèves, a suscité de vives critiques », lit-on dans le communiqué de la Cttc.
Selon la Cttc, l’affectation de ces enseignants syndiqués du secteur éducatif, affaiblit le mouvement des syndicats. « La dernière mesure en date cible directement le syndicat des enseignants de l’éducation, à travers les affectations inter-îles jugées punitives, visant notamment leurs dirigeants. La Cttc souligne que ces décisions vont à l’encontre des lois nationales et des engagements internationaux des Comores », ajoute le communiqué. « En affectant les leaders syndicaux dans des établissements éloignés à Anjouan et à Mohéli, le ministère chercherait à affaiblir le mouvement syndical et à museler ses voix dissidentes », indique la Cttc.
Cette dernière exhorte le ministre de l’éducation à renoncer à ces décisions et à respecter l’indépendance des organisations syndicales, un principe fondamental consacré par la constitution et les lois comoriennes.
Abdoulandhum Ahamada