ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Procès de Saïd Salim Désiré et Masoundi Mmadi : Un procès « discriminatoire et une détention arbitraire »

Me Gerad Youssouf et Me Abdillah ont dénoncé à travers une conférence de presse tenue, hier, au Select, « une injustice », « une discrimination » et « une détention arbitraire » de leurs clients en mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Moroni déjà deux mois dans l’affaire Mabedja. Selon les avocats, leurs clients sont en train « d’être sacrifiés ».

Chamouine et Farhane, respectivement membres du mouvement Mabedja sont libérés pendant que Saïd Salim Désiré et Masoundi Mmadi se trouvent actuellement à la maison d’arrêt de Moroni dans le cadre de l’affaire Mabedja. Me Gerard Youssouf monte au créneau tout en dénonçant  une violation des droits des détenus. « Nous ne pouvons pas garder le silence et voir nos clients sacrifiés de cette manière », a déploré Me Gerard. Et pourtant, avance Me Gerard, Saïd Salim Désiré et Masoundi Mmadi n’ont jamais eu des relations avec Chamouine et Farhane. « D’ailleurs, ils ont rencontré les deux membres du mouvement Mabedja pour la première fois à la maison d’arrêt. En tout cas, leurs arrestations n’ont aucune base juridique légale », a-t-il précisé.

Sur 14 personnes interpellées, deux sont en prison

Le ministère public s’est permis d’engager des négociations avec Farhane sans l’autorisation de leurs avocats ni de leur présence. « Nos clients nous ont dit que le ministère public leur a fait savoir que c’est eux qui décident tous. Cela explique que le ministère public ait voulu nous ridiculiser. Nous ne savons pas en quoi portent les négociations menées entre nos clients et le ministère public. Dans l’ordonnance de mise en liberté délivrée par le juge d’instruction, nos demandes n’ont pas été jointes dans le dossier. Pire encore, nous n’avons pas reçu une notification de l’ordre de l’élargissement », a-t-il rapporté. 14 personnes ont été interpellées dans le cadre du procès Mabedja. « Toutes les personnes arrêtées à l’issu dudit procès, sont tous libres sauf Saïd Salim Désiré et Masoundi Mmadi. Cela montre que nos clients sont en train d’être sacrifiés. Pour justifier cela, les deux membres sont libérés et se trouvent actuellement en France pendant qu’ils étaient mis sous contrôle judiciaire. Nous n’avons jamais vu ça », ont regretté les avocats.

Cap vers les instances internationales

4 demandes de mise en liberté déposées au bureau du juge d’instruction conformément à l’article 145 du code de procédure, en vain. Les conférenciers précisent que, après le dépôt de demande de mise en liberté, le juge dispose de 5 jours pour apprécier la demande. Ce qui n’a pas été le cas. « Ce qui fait que le délai légal a expiré. Dans ce cas, le régime de mise en liberté d’office s’impose. 12 jours après, le procureur de la République a accordé la demande mais nos clients sont toujours à la maison d’arrêt. 11 jours après que le parquet de la République s’est prononcé favorable à la libération de nos clients, s’est opposé contre l’ordonnance délivrée par le juge d’instruction. Nous estimons que la détention de nos clients est arbitraire. Le juge a estimé que les conditions fixées dans l’article 144 du code de procédure pénale ne sont pas d’actualité », ont-ils réagi.

« D’ailleurs, l’appel du parquet de la République contre la décision du juge d’instruction est fait en hors délai. En plus, nous n’avons pas eu connaissance de l’appel du parquet de la République », a mentionné Me Abdillah. Les avocats ne comptent pas croiser les bras. Ils comptent aller saisir les instances internationales. « Nous allons saisir les instances internationales dont les Comores sont signataires pour leur faire part de la violation des droits et libertés fondamentaux dans notre pays », ont-ils conclu

Kamal Saïd Abdou

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