ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Sécurité alimentaire : Où en est-on de la filière avicole ?

Presque cinq ans depuis l’élaboration du projet sur la filière avicole, sa mise en exécution est plus qu’un cauchemar. Alors qu’il est validé en conseil de ministres le 18 novembre 2020. Malgré la flambée des prix au niveau mondial et la crise qui a secoué le pays sur la pénurie des produits carnés avec des signaux qui étaient au rouge, les ministères de l’économie et le ministère de la production  réagissent mollement.

13 millions d’euros par an pour importer des ailes de poulets impropres à la consommation. Le produit le plus consommé par les comoriens que la viande. Et cette situation perdure. Pourtant la création de la filière avicole a été validée en conseil des ministres le 18 novembre 2020. Un projet élaboré à la demande du président de la République pour  assurer la sécurité alimentaire du pays et créer des emplois. Le chef de l’Etat a affiché son ambition de le voir se développer une vraie filière dans le pays et favoriser le développement de l’agro-industrie.

L’étude de faisabilité a été réalisée, les fonds pour sa réalisation ont été identifiés, on peut considérer que tout est réuni pour que le pays se dote enfin d’une vraie filière avicole selon Ahmed Saadi  qui a participé en tant que conseiller auprès de la société Ntd France qui a réalisé l’étude de faisabilité. Mais alors pourquoi les choses sont statiques et ne bougent plus ? Selon M.Saadi tout est bloqué au niveau des ministères de l’économie et de la production.

Ahmed Saadi estime que, en cas d’échec du projet, la responsabilité sera imputée à Mzé Abdou Chafioun et Houmedi Msaidié respectivement ministre de l’économie et de la production. La filière avicole est indispensable pour assurer la sécurité alimentaire du pays, « nous ne pouvons pas continuer à faire comme si nous ne savions pas que le pays est menacé par la famine qui frappe déjà notre voisin Madagascar », dixit-il.

 Houmedi Msaidié et Mzé  Abdou Chanfiou  porteront des lourdes responsabilités en cas d’échec du projet 

Le ministre Houmedi Msaidié et le ministre Mzé Abdou Chanfiou, respectivement ministre de la production et ministre de l’économie seront responsables en cas d’échec de ce projet, selon M. Saadi. L’ancien vice-président Djaffar Ahmed Said et son cabinet avaient déjà tenté d’enterrer une première fois le projet mais « j’ai réussi à le sauver de justesse », rappelle-t-il. Il appelle cette fois-ci aux acteurs de la filière, aux étudiants et chômeurs du pays à lui rejoindre pour une mobilisation et réclamer une vraie  filière et permettre une production  de  volaille comorienne. Continuer à importer 6 millions de kg d’ailes de poulets impropres à la consommation par an soit plus de 13 millions d’euros qui quittent le pays chaque année pour l’extérieur est tout simplement scandaleux.

Ahmed Saadi constate qu’il y a une augmentation de nombre d’AVC dans le pays et la consommation de graisse contenue dans les ailes de poulets impropres à la consommation n’est pas étrangère à ce phénomène. Selon Ahmed Saadi, le pays peut mettre fin aux importations d’ailes de poulets en mettant l’accent sur la création de la filière avicole et permettre l’émergence d’une production locale. Ceci revient aux deux ministères (production et économie) de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que cela devienne possible. « La CPAD a fait son job en supervisant l’étude, Le président a fait le sien en validant et en autorisant les deux ministères à poursuivre le projet et maintenant, il reste aux deux ministres de faire le leur », indique Ahmed Saadi.

  1. Saadi accuse le ministre Msaidié et Mzé Addou de ne rien faire pour lutter contre la faim et la vie chère

Le président de la République attend ses deux ministres et il leur appartient de lui faire des propositions. « Je ne laisserai pas Mze Abdou Chanfiou et Houmedi Msadie priver notre nation d’une sécurité alimentaire », déclare-t-il. « Je  ferai de mon mieux pour mobiliser, défendre le projet mais j’ai besoin de tout le monde car je ne peux rien faire tout seul. Je rends hommage à Mr Omar Mhoussine (Paix à son âme) parce qu’il a voulu faire mais malheureusement nous ne sommes pas du tout mobiliser pour le soutenir. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs, sans filière aucun projet ne peut survivre, il faut arrêter la multiplication de petit projet sans lendemain. Il est temps de doter le pays d’une vraie filière. Eleveurs, agriculteurs, pêcheurs, étudiants, chômeurs ainsi que tous ceux qui souhaitent protéger notre pays de la famine qui frappe à notre porte de me contacter pour qu’on organise la protection de notre pays contre la faim, aux (339 88 03) watsap (06 36 11 04 27) », crie-t-il.

La famine devant notre porte

M .Saadi se dit très inquiet des conséquences si jamais le projet de création d’une filière avicole échoue.  « Quelle est la politique mis en place par le ministre de la production en cas de famine dans le pays ? Quelle sont les dispositions prises par le ministre de l’économie pour faire face à une pénurie de denrées alimentaires ? Nous ne produisons rien, nous importons tous ; c’est très dangereux pour le pays », se plaint-il.

« Je me battrai jusqu’au bout »

L’Ile comorienne de Mayotte a déjà mis en place son abattoir avec pour objectif le marché comorien, Madagascar aussi est entrain de mettre en place une filière avicole et il visera également le marché comorien si « nous restons immobile alors que nous avons les moyens d’agir, nous mettrons notre sécurité alimentaire entre les mains d’étrangers. Je combattrai jusqu’au bout pour sécuriser mon pays et c’est le devoir de chacun d’entre nous », conclut-il.

KDBA

 

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