ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Transport en commun à Anjouan : Les taximan ne sont pas convaincus malgré les négociations

La grève dure 72 heures à Anjouan. Après une première journée de grève de transport en commun réussie, le gouvernement comorien a dépêché des autorités pour une fin de la crise. En vain. Les négociations menées n’ont pas abouti à des résultats concrets. Hier mercredi, les taximen ont poursuivi la grève.

La grève continue. Rien n’est encore conclu. Bien que le syndicat des chauffeurs à Anjouan ne soutient pas les grévistes. Ces derniers continuent le combat. Le ministre de l’Éducation nationale, Djanffar Salim Allaoui et le député Abou Achiraffi ont rencontré les chauffeurs afin de mettre fin à la crise, les chauffeurs ont fait la sourde oreille. Après 48 heures de grève des chauffeurs, c’est au tour du président de l’Assemblée nationale, Moustadroine Abdou et du ministre des affaires étrangères, Dhoulkamal Dhoihir de prendre le relais. Aucune issue rapide à ce mouvement qui avait paralysé la circulation sur l’île, n’est trouvée.

Plusieurs heures de négociations entre le gouvernement et les chauffeurs à la gendarmerie nationale de Mutsamudu, mardi dernier. Rien n’a été conclu selon les grévistes. Le syndicat des chauffeurs, Usikani wa Massiwa, se désengage de la grève. Des discussions sont toujours en cours. La vie n’a pas repris son cours dans l’île d’Anjouan. « Le gouvernement a eu vision de la suite de ces événements dans le pays. Il a fait des efforts pour nous sortir de cette crise. Nous le syndicat, n’avons pas su la grève. Des solutions sont trouvées à la gendarmerie nationale avec plusieurs personnalités comme le procureur. La circulation est ouverte », a expliqué Mickidache, président du syndicat Wusukani Wa Masiwa.

Des mésententes entre le syndicat et certains chauffeurs

Pour Mfaloume, « les taxis peuvent reprendre. Nous allons rencontrer les chauffeurs de l’île. Les grandes infractions ne tiennent plus », a-t-il dit. Des mésententes entre le syndicat et certains chauffeurs, selon Faidhoine Mousssa.

« Ceux qui nous soutiennent (l’actuel syndicat) ou non, aujourd’hui, il y a des conditions sur le vote du syndicat. Ils se feront dans nos 5 communes qui auront chacune sa cellule. À partir de là, nous allons procéder au vote du président du syndicat. Il faut éviter que les chauffeurs de l’île se regroupent en une fois. Cela va créer une grève », indique-t-il. « Ce sont des rebelles qui ont déclaré la grève. Ils ne pensent qu’à leurs idéologies. Ils ne parlent à personne », a-t-il regretté.

Selon le communiqué de presse publié, « les représentants des chauffeurs ont accepté de lever leur grève immédiatement et sans conditions. Les chauffeurs des taxis se sont engagés à parachever la mise en place des 6 cellules constitutives de leur syndicat afin de créer les conditions d’une assemblée générale et élire un nouveau bureau, condition nécessaire à pouvoir engager légitimement des discussions sur la mise en œuvre du nouveau code de la route dont ils reprochent la sévérité de certains dispositifs. »

Pour Mohamed, un commerçant, la vie a basculé dans le mauvais sens. « La population meurt. Les malades ne peuvent pas se rendre à l’hôpital. Des commerçants ne vendent rien. Des familles restent affamées. La vie d’une personne moyenne est gravement impactée. Que quelqu’un ait pitié de nous, pauvres », laisse-t-il entendre.  Et d’ajouter : « je ne savais pas que le transport en commun d’une île peut paralyser le pays entier. La vie du comorien a basculé. Je n’imagine pas une grève qui dure 5 jours ou au-delà. Ce sont des économies qui chutent. Ce sont ces petites choses qui changent la vie des personnes».

Ahmed Zaidou

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