Le Coronavirus a impacté le service de la bijouterie. Les activités de fabrication et de vente de l’or ont été au ralenti. Mais, après l’autorisation de célébration du grand mariage, les bijoutiers ont eu un ouf de soulagement et ont, hier mercredi, exprimé leur joie face à cette décision prise par le gouvernement. Toutefois, les bijoutiers annoncent une rareté de l’or qui cause la hausse du prix d’un gramme.
Après l’ouverture du grand mariage, les bijoutiers sont les premiers à exprimer leurs joies même s’ils dénoncent une rareté de l’or. Ahamada Youssoufa, bijoutier au quartier Djomani (Moroni) a fait savoir que l’ouverture du grand mariage est un moyen de monter le chiffre d’affaires car les clients auraient demandé massivement la fabrication des parures, des bagues et autres, mais, la rareté de l’or reste un frein pour l’accélération des activités. « Je suis le premier à remercier le président Azali d’avoir autorisé la célébration du grand mariage. Normalement, lors des grands mariages, les clients viennent en abondance pour commander des parures, des bagues et autres. Mais, l’or est devenu rare, une question qui permet aux bijoutiers de produire moins de bagues ou de parures. Actuellement, nous vivons dans une période de célébration des petits mariages (mdhoihirisho) qui ne demande pas d’avoir beaucoup d’ors (ce sont seulement des bagues de mariages) », a déclaré le bijoutier Ahamada Youssoufa.
Un gramme d’or varie entre 12 500 à 17 000 kmf
Maoulida Saïd, bijoutier à Asgaraly (Moroni) a souligné que la rareté de l’or a provoqué une hausse du prix du gramme d’or. Car, selon lui, les bijoutiers seront obligés de commander le métal en dehors du pays. « L’ouverture du grand mariage est « un bol d’air » pour les bijoutiers. Mais, puisque le métal est rare, on est obligé de le commander ailleurs (en Tanzanie et à Dubaï). Raison pour laquelle, actuellement, un gramme d’or coûte 15 000 ou 17 000 francs comoriens. Auparavant, un gramme d’or coûtait 12 500 kmf mais, c’est une histoire ancienne. Je ne peux pas acheter un kilogramme d’or à raison de 19 000 kmf pour le vendre à 12 500 kmf. Ce n’est pas les principes du système commercial. En termes de commerce, il faut qu’on gagne du bénéfice », a-t-il expliqué.
Le grand mariage permet d’encaisser trop d’argents mais, plusieurs facteurs ont freiné les activités de bijouterie, notamment, la rareté de l’or, l’augmentation des prix des loyers, le manque de clients, entre autres. « La période des mariages traditionnels est comme la période de la récolte de l’argent. Car, souvent on n’a pas eu le temps de manger ni de se reposer. On travaille 24h/24. Malheureusement, en ce moment (d’ouverture de mariage traditionnel), le bijoutier est contraint à travailler avec des situations difficile de manque du métal (or), des prix exorbitants des loyers à Moroni, une rareté de clients. C’est un phénomène rare. Et on a pensé que l’ouverture du grand mariage pourrait être « un ouf de soulagement » chez les bijoutiers mais, ce n’est pas le cas. Toutefois, ce n’est pas la fin du monde, j’estime que la situation sera évolutive dans les moments à venir », confie Ali Mohamed du quartier Bacha (Moroni).
Et lui d’ajouter : « si le prix d’un gramme d’or est en baisse lors de la commande à l’extérieur, alors, le prix de l’or chez le bijoutier sera baissé. Mais, avec cette situation calamiteuse, on n’a pas le choix que de suivre la cadence et le client est obligé d’acheter les bagues ou parures suivant le prix du métal acheté ».
À noter que lors d’un grand mariage, la famille du marié peut dépenser plus de 5. 000.000.000 de francs comoriens pour l’achat de l’or (bague, collier d’or, parures, entre autres).
Abdoulandhum Ahamada