Cela fera dix ans cette année que la présidence tournante a été occupée par le Mohelien DR IKILILOU DHOININE il est entré officiellement en fonction le mois de Mai, 2011 Après –être élu en 2010. Son parti politique et ses proches, avaient opté pour ce fameux slogan « Notre heure est venue, à notre tour de manger. » cette expression se traduit concrètement par l’enrichissement illicite, rapide et sans scrupule de ses proches, au détriment de l’intérêt du pays, donc de l’intérêt général.
Oubliés les nobles engagements annoncés lors de la campagne des élections présidentielles du mois de mai 2010, qui incarnait l’aspiration à la justice sociale et économique pour tous ceux qui vivent dans ce pays, notamment les Moheliens. Ces nobles engagements, ont été remplacés par une nouvelle idéologie : un doux euphémisme qui a ouvert concrètement la porte à la corruption, au favoritisme, au clientélisme, au pillage des ressources de l’Etat et au pillage des ressources communautaires : je pense à la fameuse « opération riale ». Aujourd’hui, je me demande : où sont passés tous les millions de francs comoriens collectés par Mme IKILILOU DHOININE et les membres de son association connue par le nom de « Haloi Tété » peut-on ouvrir une enquête judiciaire pour connaître la vérité ?
Pendant le pouvoir du Dr IKILILOU ? Le carriérisme politique l’emportait sur la compétence professionnelle. C’est la période pendant laquelle, plusieurs directeurs généraux des entreprises d’Etat, avaient fait mains basses dans les caisses de l’Etat et ils ont pris la fuite vers l’étranger ; c’est le cas par exemple de l’entreprise COMORES TELECOM et d’autre bien sûr. Cette pratique mafieuse a transformé la culture de l’accès à l’égalité, au changement, à l’amélioration des conditions d’existence des uns, des autres, en un accroupissement sur le bien public à condition bien sûr que le bénéficiaire soit un, parmi les plus proches amis du couple présidentiel.
Pourtant, il y a eu au départ une volonté forte, symbolisée par le président IKILILOU, de rassembler autour de lui, une équipe soudée, capable de faire rêver la Nation toute entière. Mais ce rêve s’est rapidement dissous dans le flot nauséabond des attentes déçues et des intérêts politiciens, de la peur caractérisée par la mauvaise gouvernance, de la cupidité débridée et de l’immoralité sur le déclin des institutions. Très vite, il est devenu évident que le bas peuple désespère et comprend difficilement la politique menée par ce jeune pharmacien qui ne jure que par « ALLAH » alors que ce qu’il fait ne respecte pas en aucun cas la loi.
Notons par ailleurs que le président IKILILOU DHOININE, avait beaucoup souffert du poids politique du groupe des sages à tel point qu’il avait refusé de les rencontrer ; Il se prenait toujours pour victime et il s’est suffisamment amusé sur sa victimisation sans rien apporter de nouveau au pays.
Quel dommage ! Il avait même hâte de quitter les fonctions présidentielles car en réalité le « costume du président de la république » était trop large pour lui. Sa présidence, c’était un échec total. Dans aucun domaine, il n’a enregistré une réussite visible ou une amélioration ; C’est pourquoi, j’estime qu’il y a une urgence morale au profit de notre pays, à réinventer et à redéfinir un système de gouvernance nationale, sans doute, avec des objectifs nouveaux, des règles qu’incarneraient des institutions stables, durables avec transparence comme mode d’emploi.
En vérité, si nous voulons construire notre avenir, un avenir meilleur pour un lendemain paisible et durable, alors il nous faudra faire preuve d’inventivité sur le plan moral, économique et social, dépasser l’esprit villageois et familial, le narcissisme et la victimisation. Nous devons être humbles, intègres et imaginatifs.
Dr IKILILOU DHOININE a quitté le pouvoir en mai 2016. Soit, quarante et un ans d’indépendance pour notre pays. 41 ans d’indépendance, représentent l’âge de la maturité et autorisent un saut frontal dans l’histoire. Il est temps que nos lois nationales cessent d’être des objets de décor qu’elles sont restées jusqu’ici, pour devenir des instruments efficaces de mise en œuvre effective des droits fondamentaux qu’elles énoncent et garantissent.
Le plus grand mal du responsable comorien est enraciné dans son inhibition euphorique, où tout commence par lui et se termine avec lui. Ce concept crée en lui une ambition subjective de perfection qui le confine à la médiocrité. De cette subjectivité de perfection, la majorité des actes de son existence succombent avant lui, là où ils sont nés. Dois-je préciser enfin que les activités et la fortune du plus grand homme d’affaires comorien qui a réussi par les magouilles dont il connaît seul les secrets sont réduites à néant après un changement politique !
Dr Djaffar MMADI
Universitaire
Ancien Ministre