ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Violence dans les stades : Comment en finir avec les agressions contre les arbitres ?

Ces derniers mois, les conflits dans les stades ne cessent de prendre le dessus. Un phénomène qui ressuscite les vieux démons des années 2000 et ce, malgré l’image respectable du football comorien sur la scène du football régional et international. Comment en finir avec ces violences sur les terrains de football ?

Depuis la reprise du championnat de football pour la saison 2021-2022, plusieurs rencontres ont émaillé des scènes de violences. Les arbitres sont les premiers à payer la lourde tribu de ces vieux démons. Coups entre joueurs, supporters, membres de l’encadrement des équipes ne sont pas également à l’abri de ce nouveau fléau.  En moins de deux mois, dans un même stade de Ngazidja, précisément à Bambadjani Hamahamet, des arbitres sont passés à tabac par des supporters. Le plus récent est celui du dimanche 06 février dernier. Les supporters de l’équipe de Nyumamilima Badjini (Etoile polaire) ont agressé les arbitres. Mais, la commission d’enquête n’a pas tardé à siéger et prendre une décision radicale contre l’équipe d’Étoile polaire, suspendue pour 5 ans pour toute compétition confondue. Certains acteurs du football dénoncent avec fermeté ces actes ignobles et craignent la montée en puissance de ce fléau.

Mauvaise image du football comorien

« Ces scènes de violence n’apportent rien au développement du football comorien, par contre, elles constituent une tache d’huile à l’image de football local aux yeux des instances régionales et internationales du ballon rond », regrette Zainoudine Soilihi, coach de volcan club de Moroni.  Ce dernier s’est dit déçu et inquiet des récents conflits enregistrés dans les stades de football plus précisément à Ngazidja. « Ce qui s’est passé précisément au stade de Bambadjani contre l’arbitre est plus que regrettable. Je suis meurtri. Cette violence est inexplicable. C’est extrêmement grave », dénonce Zainoudine Soilihi, l’ancien patron de Bonbon Ndjema.

Alors que la commission d’enquête de la ligue de football de Ngazidja a décidé lundi dernier, d’exclure le club d’Etoile polaire, cette lourde peine a été largement saluée par certains acteurs du football comorien. « Il faut suspendre tout le monde s’il le faut. C’est valable pour toutes les autres disciplines, car le football ne rime pas avec la violence », a indiqué Youssouf Ahamada alias Sévère, coach d’Apache club de Mitsamihouli. « On ne peut pas vouloir une chose et son contraire », a-t-il avancé.

Si ce regain de violence renforce la peur dans les stades, elle constitue pareillement une menace bien réelle contre la cohésion entre des localités qui, parfois entretenaient des relations amicales. Certains passionnés du ballon rond sortent du silence et appellent les autorités compétentes à veiller sur ceux qui tiennent à salir l’image du football comorien ou semer le chaos dans les stades. « Le football est donc un reflet. Son caractère hautement spectaculaire ne doit pas faire illusion.  Un match de football ne devrait pas déclencher un conflit entre deux localités qui entretiennent une bonne relation ni faire des victimes sur des personnes qui n’aiment pas le football mais qui risquent de payer le prix », lâche Abou Soundi, directeur sportif de l’Union sportive de Zilimadjuu. Selon lui, le football peut permettre, grâce à sa force symbolique, des réconciliations. « Nous sommes tous impliqués à veiller sur ceux qui veulent donner une mauvaise image au football comorien dans le monde », a-t-il insisté.

Jouer le match à huis-clos

En revanche, il y a un autre aspect à prendre en compte. Les derniers incidents ont eu lieu soit lors d’un derby Bombon Ndjema vs Volcan de Moroni, Elan club vs Jacm de Mitsoudjé, des matches qui sont traditionnellement chauds et pour lesquels on s’attend à quelques débordements. Certains amoureux du ballon rond estiment que dans ce cas-là, il faut vraiment installer un dispositif de sécurité ou faire jouer le match à huis-clos. « Le phénomène n’est pas plus important qu’avant, pourtant on le voit grandir, alors mieux vaut faire mettre en place un dispositif de sécurité ou faire jouer le match à huis clos s’il s’agit de deux clubs de rivalité qui s’opposent », souligne le Coach Diego.

Nassuf. M. Abdou

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