L’opération Wuambushu a connu un premier revers après le refus opposé par les autorités comoriennes au bateau à bord duquel des refoulés de Mayotte étaient parmi les passagers. S’ajoute l’ordonnance du tribunal de justice de Mamoudzou enjoignant le préfet de Mayotte de suspendre les opérations de démolition et d’évacuation. Mais les autorités françaises ne comptent pas en rester là. Elles fourbissent les armes pour relancer à nouveau l’opération vaille que vaille.
Des députés français sont vent debout contre l’opération baptisée Wuambushu par la France. Une opération visant à expulser les sans-papiers de Mayotte et détruire les maisons en tôle. Une opération pilotée par le ministre français de l’intérieur Gérald Dermanin.
Après l’interdiction à l’accès du port de Mutsamudu fait à Maria Galanta. Le tribunal de Mamoudzou par son ordonnance de ce 24 avril donne un coup de frein à l’opération tant médiatisée et qui a été condamnée partout.
En France, la gauche la condamne et semble se réjouir des revers enregistrés au tout premier jour. « C’était une opération qui visiblement n’a pas été préparée et qui était une opération qui vise à communiquer. Et au final, on voit que ça ne marche pas et qu’il y a un cafouillage total. C’est une nouvelle opération ratée par Gérald Darmanin qui, en réalité, passe son temps à préparer des opérations pour communiquer et non pas pour qu’elles réussissent », a expliqué Thomas Portes, député LFI Nupes.
Le gouvernement français joue gros. Gérald Darmanin et le préfet de Mayotte Thierry Suquet ne s’avouent pas vaincus après le premier échec de Wuambushu. Ils assurent que rien n’empêchera l’opération malgré des débuts difficiles.
« Je pense que nous devons être du côté de l’Etat qui cherche à remettre de l’ordre. Et même s’il peut y avoir des ratés et même si tout n’a pas été parfaitement bien ficelé, je crois qu’il faut qu’on distingue l’essentiel de l’accessoire », soutient le vice-président LR de la région Ile-de-France, Othman Nasrou.
Un plan a été préparé pour démolir des maisons en tôle, dans lesquelles s’entassent « des immigrés illégaux ». Mais mardi dernier, la justice a interdit toute intervention sur place, et depuis, la situation est explosive.
A Mayotte, les habitants ne décolèrent pas contre l’opération Wuambushu. « Qu’ils viennent démolir, on les démolira », scandent les habitants. Des échauffourées ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les habitants. Et l’on se demande quel plan B pour la France pour que Wuambushu tienne sa route.
KDBA