19 mai 2018-19 mai 2022, 4 ans depuis que l’ancien président est en détention provisoire dans sa résidence à Voidju. « Pour le président Azali, Sambi est une bête noire qu’il faut garder encore plus longtemps en prison », a lâché hier devant la presse dans son cabinet, Me Mahamoudou.

Cela fait 4 ans que l’ancien président Sambi est en détention provisoire dans sa résidence à Voidju. En rappel, l’ancien président Sambi est inculpé de « corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux » dans une affaire de vente de passeport à des apatrides. Il a été mis en résidence surveillée pour la première fois pour une note circulaire en date du 19 mai 2018, signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Saïd Abdou Djaé.
Une procédure contestée par son avocat le 20 mai 2018. « Depuis le 20 mai, nous avons entamé des procédures pour contester les mesures prises par le secrétaire général du ministère de l’intérieur. Arrivé le 17 septembre 2018, après la saisine du juge de référé, le président du tribunal nous a confirmé que la note du 19 mai 2018 signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur est levée le 19 août 2018. Le président du tribunal nous a aussi dit que notre demande de levée de cette mesure est bien sans objet », a rappelé l’avocat.
Le 20 mai de cette même année, l’ancien président Sambi est inculpé par le juge d’instruction. « Entre le 20 mai et le 19 août 2018, nous avons formulé un certain nombre de demandes de mise en liberté provisoire refusée par le juge. Arrivé le 19 décembre 2018, le juge a renouvelé le mandat de dépôt. 20 avril 2019, le délai de 4 mois est expiré. Ce jour-là, j’ai déposé une demande de mise en liberté d’office, refusée par le juge », a-t-il raconté. Ce qui fait que depuis le 20 avril 2019 jusqu’à aujourd’hui, « nous sommes dans une situation de non droit », a mentionné Me Mahamoudou. A l’en croire, depuis le 19 avril 2019 jusqu’à aujourd’hui, aucune décision de la justice qui vient de nous dire que « l’ancien président Sambi est en détention provisoire ou détention définitive », a-t-il fait savoir
La loi de 2013 est incompatible avec la procédure engagée
Le jour où l’ancien président Sambi est inculpé, le juge ne l’a pas mentionné sur le procès-verbal de première comparution, selon l’avocat de Sambi. « En février 2018, à l’expiration du mandat de dépôt, un réquisitoire supplétif est formulé par le parquet de la république. Or, le réquisitoire supplétif est un fait nouveau qui doit venir s’ajouter dans le dossier. Et pourtant, aucun fait nouveau n’a été ajouté dans le dossier. Le procureur de la république à travers une ordonnance supplétive, a ordonné au juge d’appliquer l’ordonnance de 1992 et la loi de 2013. Il faut noter, cependant, que la loi de 2013 est venue compléter la loi de 2008 concernant la commission nationale anti-corruption. « Ce sont deux lois qui n’ont rien avoir avec la procédure de l’ancien président Sambi », a-t-il insisté.
La date du procès n’est pas communiquée
Ni la date du procès encore moins le montant de détournement n’est connu jusqu’à lors. « 4 ans déjà, j’ignore combien le montant dont l’ancien président Sambi est reproché d’avoir détourné. Est-ce que c’est 105 millions ou 135 millions évoqués par Dhoulkamal ? », s’est-t-interrogé. Selon l’avocat, le président Azali a décidé de maintenir l’ancien président Sambi en prison pour rester encore plus longtemps au pouvoir tranquillement. « Pour Azali, Sambi est une bête noire qu’il faut garder en prison », conclut-il.
Kamal Saïd Abdou








