Depuis l’assassinat de Hikma, des réactions de part et d’autre émanant des personnes différentes ne cessent de monter. De juristes à artistes, les idées se divergent sur la peine capitale.

L’affaire Hikima qui a bouleversé la population ne cesse de faire couler d’encre et des réactions dans la société comorienne. Alors que d’autres crimes ont été commis depuis, notamment l’affaire de la femme brulée et l’autre poignardée et laissée pour morte avec sa fille, celle-ci fait encore beaucoup réagir différentes personnalités et des classes de la société à cause de la cruauté dont a été victime la défunte de la part de son agresseur. De ce fait, après les messages de condoléances de la part des notabilités adressées à sa famille et à la ville de Mbeni, plusieurs personnes notamment des juristes, des chanteurs et des citoyens lambda réclament une justice équitable en faisant référence à l’exécution du prévenu.
Etant toujours en vigueur dans la constitution comorienne, comme l’a rappelé le procureur lors de son point de presse du samedi 1er février, sa non application contre des criminels à l’instar de Mafura et Moyo wamboi en vie à la maison d’arrêt de Moroni après être entendus et jugés coupables pour meurtre suscite beaucoup d’indignation. Cheikh Mc, Malha ont tous partagé sur leur réseau social des messages de peine et souffrances en réclamant justice pour Hikma.
Par ailleurs, d’autres estiment que c’est dangereux de condamner à mort une personne coupable ou pas dans un État ou la justice est toujours critiquée. C’est le cas de Me Said Mohamed. « Il est absurde et dangereux d’appeler à l’application de la peine de mort dans un État qui n’est pas de droit car c’est ouvrir la voie aux bavures », a-t-il prévenu.
D’autres craignent qu’à l’avenir, cette même loi soit appliquée pour condamner des innocents. « Aucun mot ne pourra apaiser cette peine, nous sommes en droit d’exiger justice et refuser que de tels drames se répètent. Toutefois, je ne pense pas qu’il faudrait encourager la peine de mort dans notre système judiciaire qui est trop souvent imparfait, biaisé, et de plus en plus influencé par des tiers, notamment des politiques », a fait savoir un juriste préférant ne pas dévoiler son nom.
Cette divergence d’opinion s’exprime par la colère et la peur de la société sur la montée en vitesse des violences et agressions dans le pays et qui restent impunies.
Inmadoudine Bacar