Hier mardi, la banque centrale a lancé le forum de l’inclusion financière de la diaspora, pour deux jours. Il s’agit d’un événement majeur visant à intégrer la diaspora comorienne dans le secteur bancaire et financier du pays, de l’orienter et l’inciter à ouvrir des comptes bancaires aux Comores.
La semaine de la diaspora est lancée. Plusieurs activités sont prévues. Cette diaspora days vise à sensibiliser, orienter et inciter la diaspora comorienne à investir dans les secteurs productifs. En effet, ce mardi, au palais du peuple, le forum de l’inclusion financière est lancé.
Ce forum vise intégrer la diaspora comorienne dans le secteur bancaire et financier du pays, de l’orienter et l’inciter à ouvrir des comptes bancaires aux Comores. Ce forum est une opportunité unique pour échanger des idées, partager des expériences et élaborer des solutions concrètes pour promouvoir l’inclusion financière aux Comores.
« L’événement d’aujourd’hui vise à demander la diaspora comorienne à venir ouvrir des comptes bancaires dans le pays », a déclaré Dr Younoussa Imani, gouverneur de la Banque centrale des Comores.
Le ministre des finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a lancé un appel aux ministères des finances, de l’économie, des télécommunications et le commissariat au plan pour qu’elles contribuent à la finalisation et l’élaboration de la stratégie nationale d’inclusion financière.
« La semaine de la diaspora qui débute aujourd’hui va offrir à la diaspora comorienne des nouvelles opportunités et perspectives pour venir investir aux Comores », a déclaré Ibrahim Mohamed Abdourazak.
Envois des fonds de la diaspora
« Vos contributions financières, vos investissements et votre expertise sont des atouts majeurs pour notre économie et notre société. Vous êtes déjà des ambassadeurs de notre culture et de notre identité, et vous devez être les piliers indispensables dans la mise en œuvre de notre stratégie nationale d’inclusion financière », a indiqué l’argentier du pays. Selon lui, chaque année la diaspora comorienne envoie aux Comores l’équivalent de 150 milliards kmf.
« S’il est vrai qu’une part de ces envois des fonds va vers des investissements sociaux et communautaires, mais plus de 80% de ces envois des fonds est destiné à la consommation et très peu de ces fonds de la diaspora est destiné à des investissements productifs », a souligné Ibrahim Mohamed Abdourazak.
De son côté, l’ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier a indiqué qu’ « Il n’est pas facile de mesurer avec précision la diaspora comorienne, même si tout le monde cite à peu près le même chiffre, à savoir 300 000 ou 400 000 personnes vivant en France métropolitaine ou d’outre-mer. Pour nous Français, une part significative de cette population étant des Français, nous ne les connaissons tout simplement pas comme des Comoriens ; ces Franco-Comoriens sont probablement une part très significative et peut-être même la part majoritaire de cette diaspora. »
« Il serait certainement intéressant d’améliorer la connaissance que nous avons de la diaspora. Je forme des vœux pour que l’installation un jour d’un consulat général des Comores à Marseille contribue le moment venu à cette amélioration », a ajouté le diplomate français.
Pour lui, tenons en tout cas pour acquis ce chiffre de 300 à 400 000 personnes. Sans même tenir compte des diasporas comoriennes dans d’autres pays, au Maroc, au Sénégal, en Tanzanie, dans les pays du Golfe, au Canada, une chose est sûre, la diaspora représente une proportion très importante de la population comorienne, avec une concentration très significative en France.
« Les transferts financiers de la diaspora vers les Comores sont considérables. Selon la banque centrale des Comores, la diaspora comorienne de France envoie 300 millions d’euros chaque année aux Comores. C’est certainement un minimum et la réalité est supérieure ; il faut y ajouter notamment les transferts en liquide depuis la France », a fait savoir Sylvain Riquier.
Projet « diaspora »
L’ambassadeur a rappelé le projet « diaspora » porté par Expertise France qui est le vecteur par lequel la France entend favoriser la contribution de la diaspora au développement des Comores, en particulier par l’entrepreneuriat.
Ce projet comprend trois composantes, qui visent à renforcer le cadre institutionnel de mobilisation de la diaspora, à accompagner des porteurs de projets et des investisseurs, et à valoriser le capital humain de la diaspora.
« Des avancées significatives ont été réalisées à ce jour. S’agissant de l’appui institutionnel, le Commissariat à la diaspora dispose désormais d’une stratégie de mobilisation de la diaspora, rédigée en 2023 après de nombreuses concertations avec les acteurs dans les trois îles. Il dispose également d’un bâtiment fonctionnel et équipé, grâce au projet », a-t-il témoigné.
KDBA