Alors qu’il devait pleuvoir en cette période de Khashkazi aux Comores, Ahmed Youssouf Abdou de la direction de la météorologie de l’Anacm parle d’un phénomène de dérèglement du climat. Selon lui, ce phénomène de dérèglement climatique est d’ordre mondial.
Les Comores ne sont pas épargnées au phénomène du changement climatique. Les saisons restent les mêmes, selon Ahmed Youssouf Abdou de la direction météorologique de l’Anacm mentionnant que le pays devrait traverser une période de pluie depuis le 27 novembre dernier où les pluies ont été généralisés sur l’ensemble du territoire pourtant aucune goutte de pluie depuis cette date-là. « Donc, il n’y pas un changement de saison de pluie dans notre pays. Rappelons que la journée du 27 novembre dernier était marquée par des pluies intenses surtout au sud-ouest de l’île où la hauteur de la journée avoisinait 100mm », a expliqué Ahmed Youssouf Abdou qui s’est appuyé au bulletin météorologique de l’Anacm.
Diminution des pluies
Ahmed Youssouf Abdou a cité quelques éléments qui pourraient être les causes du manque de pluie. A l’en croire, les actions anthropiques notamment, la déforestation et autres, contribuent de manière grave le manque de pluie dans notre pays. « La pluviosité a diminué. Au fait, l’humidité était relativement faible pendant les deux premières décades si l’on compare à la dernière semaine où la couverture nuageuse était importante et que l’atmosphère locale était saturée en vapeur d’eau accompagnée des pluies convectives à caractère orageuse. Les autres régions ont connu une balance pluviométrique mensuelle déficitaire par rapport à la moyenne climatologique de l’archipel évaluée à 106,3mm sur la base de 1981-2010 », a-t-il ajouté. Selon lui, les Comores ont un climat tropical humide sous influence océanique. Cette dernière est caractérisée par deux saisons : une saison sèche et fraîche de mai à Octobre, marquée par les vents des « alizés » et l’autre saison appelée « kusi », une saison chaude et humide entre novembre et avril, marquée par les vents des moussons dites « khashkazi ».
A entendre le responsable de la direction de la météorologie, la période des grosses pluies aux Comores, correspond à la saison de khashkazi de novembre à avril. « Dans cette période, l’analyse effectuée sur les températures prélevées au niveau des 4 sites, a mis en évidence une augmentation de la température si l’on compare à la situation vécue en octobre. La valeur minimale enregistrée est de 20°C et la valeur maximale est de 35,5°C enregistré, le 21 novembre à l’aéroport de Hahaya. Ceci sous-entant que la courbe des températures maximales est à la hausse, on s’attend donc à une augmentation de la chaleur », selon le document de l’Anacm.
Une hausse de la température de 1,1°C
Ce document montre que les résultats consensuels issus des modèles de prévision saisonnières des pluies de l’Anacm, ont montré des scénarios plus secs que la moyenne normale pour la saison octobre, novembre et décembre 2021 et pour la saison novembre-décembre et janvier 2022, les scénarios secs et proches de la moyenne seront probables sur l’ensemble du territoire. Ceci sous-entend que les pluies auront tendance à augmenter pour se rapprocher de la moyenne en janvier. Ahmed Youssouf Abdou a tenu à préciser que l’augmentation de la température aux Comores est estimée à 1,1°C, pour une durée de quarante ans, entre 1981 à 2021. « Donc, l’augmentation de la chaleur aura des conséquences non seulement dans le domaine de l’agriculture mais aussi, dans la vie de l’homme. Pour cette année, il y aura moins des récoltes à cause du manque des pluies », a conclu le responsable de l’Anacm.
Kamal Saïd Abdou