Depuis l’arrivée de la vaccination, la population de Ndzuani relâche les gestes barrières alors que les autorités sanitaires encouragent les citoyens à continuer à respecter ces mesures. La coordination insulaire de la gestion du covid-19 à Ndzuani craint une troisième vague.
Alors que le port du masque est obligé dans tous les lieux publics sur le territoire national, l’on constate un relâchement des gestes barrières, notamment le port du masque. Dans les places publiques, les marchés, les mosquées, la population ne respecte pas la distanciation physique ni le port du masque. « On a lancé le vaccin et la population se sent protégée. Partout dans les mosquées, les lieux publics, les administrations, les hôpitaux, les transports en commun, les mesures barrières ne sont pas respectées. Avant, dans les lieux publics, il était interdit aux personnes sans masque », a fait savoir Abdoulfatah Mohamed, commerçant à Ndzuani.
« On est dans le souci de porter le masque juste parce qu’on nous l’impose », indique-t-il. Selon lui, certes le masque protège l’homme contre le coronavirus, mais ce qu’on voit dans les rues sont des masques sales et usés. Dans les lieux publics le masque est souvent sur le nez. « Les autorités sanitaires et gouvernementales affirment que le vaccin est efficace et nous nous sommes vaccinés. Alors pourquoi encore de masque ? », s’interroge-t-il.
Dans plusieurs lieux publics, la population circule sans masque. Et les forces de l’ordre sillonnent l’île et arrêtent les personnes qui n’en ont pas porté. Le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (PIGN) procède à la chasse à l’homme. Des hommes et des femmes de tous âges, entassés et obligés de verser la somme de 2 500 Kmf à la gendarmerie pour qu’ils soient libérés. Selon un gendarme, « on cotise pour l’Etat ».
La population Anjouanaise se sent opprimée de payer 2 500kmf pour non port de masque en période de crise économique. « On est en période de crise, les salaires ne sont jamais suffisants. On parle de cela mainte fois surtout à Mutsamudu, et tous les jours on voit les voitures de la gendarmerie qui roulent pour chercher les personnes qui ne portent pas le masque. Ce phénomène de non port du masque se résume dans l’opinion publique à la vaccination de masse, qui serait le remède efficace contre le coronavirus. On a fait le vaccin, et on se croit protéger du coronavirus. C’est la meilleure façon de se protéger et aujourd’hui on n’a pas besoin de masque pour nous protéger », a expliqué un citoyen anjouanais.
« Je sortais d’une réunion un dimanche, quand 3 gendarmes sont venus m’arrêter. Je devais monter dans la voiture, direction à la gendarmerie pour payer les 2500 francs. Nous étions nombreux. On a fait le tour jusqu’à M’roni, entassés sans masque. Arrivés à la gendarmerie, on a payé devant une dame du trésor public », témoigne M. Abdou, un citoyen de Ndzuani.
Ahmed Zaidou (Stagiaire)