ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Politique : Le G10, ni opposant ni  partisan

Le G10, plate-forme née au lendemain des élections goubernatoriales et communales de 2020 et qui soutenait le pouvoir, se sent mal servi par le régime en place. Au cours de son congrès annuel, cette plate-forme a pris quelques résolutions notamment se retirer de la mouvance présidentielle pour se déclarer mouvement politique indépendant pour une alternative politique et une alternative démocratique.

Des voix dissonantes commencent à se lever au sein de la mouvance présidentielle. Après le parti orange de l’ancien ministre de l’intérieur, le tour revient au G10 de claquer la porte. Ce qui laisse entendre que tout n’est pas au bon fixe entre la Mouvance présidentielle et le G10, plate-forme qui a soutenu le régime depuis 2020.  Leurs relations se sont progressivement dégradées et le divorce entre ces deux anciens amis est consommé.

Au cours de son congrès, le G10 estime être mal servi, ne pas être traité à sa juste valeur, écarté du pouvoir et dominé par la Crc, principal parti au pouvoir selon la déclaration du membre dudit plate-forme. Une occasion pour les membres du G10, au cours de son congrès dimanche dernier de revenir sur plusieurs anomalies constatées depuis 2020 jusqu’à nos jours afin de dresser le bilan de cette alliance.

De ce constat jugé inacceptable, le G10 lâche la marre. « Nous avons constaté que la démarche et la vision de la Mouvance présidentielle et ceux qui détiennent le pouvoir actuellement n’ont pas une vision de confiance et commune. Nos groupements et mouvements politiques ne sont pas concertés lors de la désignation des candidats au goubernatoriales et communales de 2020 », rappelle Mohamed Abdoulwahab, membre du G10.

« On nous a tendu un piège pour enterrer nos partis. Seulement le parti Crc et quelque fois le parti orange qui ont eu à présenter des candidats dans ces échéances électorales », ajoute ainsi l’ancien président de Ngazidja qui a fait savoir que c’est le premier constat fait par le G10 qui s’est aligné aux côtés du régime.

A en croire l’ancien président de Ngazidja, le but initial est de recadrer le régime pour éviter le désordre. Regrettant aussi « une démarche en déviation ».  Selon Mohamed Abdoulwahab, la première expérience du G10 face au régime a échoué lors du dialogue national censé réunir toutes les tendances notamment la participation de la diaspora comorienne, acteur principal pour le développement socio-économique du pays. « Ce que nous avons proposé dans ce grand rendez-vous national ne sont pas pris en compte, et même nous qui sommes membres de cette plate-forme », regrette-t-il.

Mohamed Abdoulwahab explique que récemment plusieurs projets de lois sont soumis au parlement notamment le projet de loi portant organisation des partis politiques et celui relatif aux conditions d’éligibilité du président de la république. Des projets de loi jugés contraires à la constitution par le G10. Face aux nouvelles orientations, le conseil national du G10 a arrêté quelques résolutions.

« Dès aujourd’hui, le G10 ne s’inscrit pas dans le dynamisme de l’alliance de la Mouvance présidentielle. Ce qui fait qu’il ne fait pas partie de la mouvance présidentielle. Le G10 se déclare désormais un mouvement politique indépendant qui a pour combat une alternative politique dans la démocratie et la paix », énumère l’ancien président de l’île. A l’approche des élections présidentielles, le G10 tire la sonnette d’alarme et appelle à des élections transparentes, crédibles, démocratiques qui seront acceptées par tous. Il exige une supervision large de ces élections Et la participation des forces de l’ordre régionales comme était le cas de 2006.

Kamal Said Abdou

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