ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Présidentielles/Natuk Mohamed Mouzaoir : « Le parti Ulezi sera au rendez-vous »

Dans un entretien exclusif accordé à Al-fajr, le secrétaire national du parti Ulezi, Natuk Mohamed Mouzaoir porte un regard critique sur la mise en place du cadre permanent de concertation avant d’annoncer la participation de son parti aux élections présidentielles. Le secrétaire national d’Ulezi appelle donc à des élections transparentes. Il est ainsi revenu sur le mandat d’Azali à l’union africaine après quelques mois d’exercice dont son bilan, dit-il, est inquiétant.

Entant qu’homme politique qui lutte pour l’apaisement, comment appréciez-vous la mise en place d’un cadre permanent de concertation pour les prochaines élections ?

L’idée de la mise en place d’un cadre permanent de concertation est bonne. Lors du dialogue national que nous avons initié pour un apaisement, nous avons proposé ce cadre permanent pour qu’il ait un cadre de discussions, de préventions de conflits qui ne devrait pas s’arrêter aux élections mais qui doit être pérennisé par les acteurs politiques afin que l’apaisement, la paix et la stabilité politique soient garantis. Nous ne pouvons qu’apprécier ou avoir un regard positif mais aussi un regard critique. Puisque nous avons constaté que ce cadre n’est pas inclusif. Toutes les parties prenantes ne sont pas conviées dont nous, parti Ulezi, initiateur du dialogue et avoir proposé ce processus. Si c’est pour que les pro pouvoirs se retrouvent et discutent entre eux, alors le cadre permanent de concertation est dénudé de tout sens. Ce cadre aurait de sens avec des idées divergentes. Et avec un tel cadre, les élections ne se dérouleront pas dans le calme et la sérénité au profit de la démocratie et du développement des Comores. Donc je suis très inquiet dans la mesure où ce cadre permanent n’est pas inclusif. Et encore une fois, le pouvoir d’Azali reste droit dans ses bottes et d’exclure toujours les autres dans les débats.

Avez-vous rencontré M. Bakole de l’union africaine ? Quelles recommandations avez-vous faites ?

Il y a trois semaines de cela, nous avons été reçus par les Nations unies aux Comores et nous avons discuté avec eux. Pour le passage de l’union africaine à Moroni, il nous est passé de travers parce que nous n’étions pas informé ni convié. Nous pensons que les discussions avec les autres organisations politiques présentes porteront des fruits et que l’union africaine assumera ses responsabilités car aujourd’hui nous constatons qu’elle a perdu le sens de son existence. Elle oublie de mettre en avent les intérêts des peuples africains.

Le parti Ulezi participera-t-il aux présidentielles ?

Le parti Ulezi, initiateur du dialogue national, considère que dans un pays, il y a un cycle politique. Nous avons choisi le cycle de cinq ans. Et ce quinquennat une foi terminé, il y aura des élections. Maintenant est-ce que le parti Ulezi y participera ? Bien sûr qu’Ulezi est prêt à se présenter aux échéances et rendez-vous politiques. Ulezi sera au rendez-vous. Nous avons compris ce que les comoriens ont besoin. Ils souhaitent un changement de visage, un changement générationnel et réclament que la nouvelle génération politique prenne ses responsabilités. Et on peut se demander si la façon dont les élections se préparent seront transparentes, libres ? Ça c’est le rôle du gouvernement. En tout cas, nous appelons les organisations internationales, les partenaires, le gouvernement à ce que ce rendez-vous soit historique. Puisque si ce rendez-vous électoral ne respecte pas les règles, c’est tout le monde qui en perdra.

Vous n’êtes pas sans savoir que le chef de l’Etat a convoqué une session extraordinaire pour examiner et adopter trois projets de loi dont celui relatif à l’exploitation du pétrole. Qu’en dites-vous ?

Pour le pétrole, c’est une question très sensible dans tous les sens du terme. Je ne fais qu’appeler tous les acteurs politiques, le gouvernement et surtout les députés. Nous ne pouvons pas laisser cette problématique au profit d’une partie politique. Nous devons traiter la question du pétrole comme la question de notre intégrité territoriale. C’est une question d’intérêt national qui doit dépasser les idées partisanes et être traitée avec un regard lucide au profit des générations futures. Nous avons la chance d’avoir du pétrole dans notre pays. Cette richesse doit faire des Comores, un pays développé à l’instar de Dubaï. Le pétrole ne doit pas être source de confits.

Quel bilan dressez-vous du président Azali à l’union africaine ?

Sincèrement après des mois d’exercice à l’union africaine, on peut dire que le bilan du président Azali est négatif et inquiétant. L’union africaine a perdu toutes ses valeurs. Nous tirons la sonnette d’alarme que le président Azali n’a pas un projet pour l’Afrique. La conséquence après plus de 5 mois, ce n’est que des inquiétudes. Nous voyons ce qui se passe au Mali, au Burkina-Faso et actuellement au Niger. Tout ça explique l’avenir de l’union africaine. J’appelle donc le président Azali de prendre de la hauteur et de penser à l’intégration africaine, au peuples africains et à l’avenir de notre continent. Il faut aussi savoir que si l’Afrique perd, c’est notre pays qui perd. L’image que nous devrions mettre en avant risque de se dégrader si le président Azali continue dans ce sens. L’Afrique risque de se disloquer et j’ai honte que les Comores soient les causes. J’appelle solennellement Azali Assoumani de faire comme ses prédécesseurs leaders de l’Afrique pour une Afrique unie et prospère pour que l’économie mondiale tourne sur l’Afrique. Et pour y arriver l’Afrique doit faire face à toutes les mutations économiques et relever tous les défis. L’union africaine ne peut pas négliger tous ces enjeux pour des intérêts de quelques présidents.

Propos recueillis par KDBA

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