ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Prix du riz ordinaire : Entre le ministère de l’économie et l’Onicor, ça ne « riz » pas

La société Onicor et le ministère de l’économie sont depuis hier en conflit ouvert. La décision du ministère de l’économie de fixer les prix du riz ordinaire sans l’aval de la société que l’Etat vient tout juste de la retirer le monopole d’importation et de commercialisation du riz ordinaire. Dans une conférence de presse, des cadres de l’Onicor sont montés au créneau et ont dénoncé l’ingérence du ministère de l’économie qui risque d’enterrer la société. D’après eux la société persiste et signe sur le prix de 500 kmf le kilo et 10.000 kmf le sac. Alors que le ministère de l’économie fixe à 400 kmf le kilo et 9000 le sac de 25 kg.

Si le ministère de l’économie se montre ferme sur le prix du sac de riz à 9000 kmf, la société Onicor, chargée d’importer et de commercialiser ce produit s’oppose. Dès lors que le président de la république a décidé de libéraliser le marché du riz, cette décision n’est pas ardue à la société mais bien au contraire. C’est une décision historique. « On ne peut pas avoir une démarche unique, nous devons suivre la marche du monde », a souligné Ben Abdallah Youssouf, chargé de communication de la société Onicor. N’ayant pas peur de la concurrence, Onicor a rappelé que la concurrence est la bienvenue. Selon eux, ceci permettra à une évolution. Toutefois, ils demandent un délai pour mieux se préparer à la concurrence. « Nous demandons un délai et la mise en place des textes règlementaires devant recadrer le processus et fixant les conditions d’octroi de la licence pour éviter la pagaille », a lancé le chargé de communication.

Dans un climat tendu entre ministère de l’économie et l’Onicor, cette dernière sort ses griffes et déclare la guerre. En conséquence, les portes du ministère sont fermées aux responsables de l’Onicor. Ce qui annonce la dégradation des relations entre ces deux institutions : « nous avons demandé maints fois un rendez-vous auprès de ce ministère mais, on nous a refusés », déplorent les conférenciers qui dénoncent l’ingérence du ministère de l’économie qui risque de précipiter la société dans la tombe.

« Le ministre a réquisitionné le service de contrôle de prix, accompagné avec les forces de l’ordre pour cadenasser les magasins des commerçants pour n’avoir pas vendu le produit à 9000 kmf le sac. Alors comment peut-on comprendre cela sachant que s’ils continuent à vendre à ce prix, ils risquent la perte. Ce que nous pouvons dire dans cette situation, le ministère commande ce produit pour le vendre à 9000 kmf le sac. Et tant que ce nous qui font la commande, nous allons vendre le riz à 500 kmf le kilo et 10.000 kmf le sac à Onicor. Chez les commerçants,  le sac est à 11 000 kmf », expliquent les conférenciers qui affirment savoir les raisons des agissements du ministre de l’économie.

« Nous avons les preuves que le ministre de l’économie qui est aussi un opérateur économique, est en train de conclure un marché avec des indiens, lui permettant d’importer ce produit et de le vendre dans le pays. Il prépare le terrain une fois remplacé au poste de ministre de l’économie », dénoncent-ils.

Selon la société Onicor, le ministère de l’économie persiste sur le prix de 400 kmf le kilo. L’office rappelle que ce prix engendrera une perte qui varie entre 66 à 86 kmf le kilogramme, sachant que la société qui avait le monopole d’importation et de commercialisation du riz ne bénéficie aucune exonération douanière.

Ce qui signifie que la société perdra 66 000 kmf à 86 000 kmf par tonne. Dans cette situation conflictuelle, l’Onicor souhaite que le chef de l’Etat joue l’arbitrage afin de mettre fin à ce conflit.

Kamal Said Abdou

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