ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Rentrée scolaire 2022-2023 : Des salles de classes à moitié vides

Prévue le lundi 03 octobre dernier, la rentrée des classes a eu lieu mais l’engouement n’était pas au rendez-vous. Des établissements publics en passant par les établissements privés, le constat est le même. Peu d’élèves se présentent dans les établissements scolaires. Une reprise timide des cours.

La rentrée scolaire de cette année a eu lieu depuis lundi dernier. Le ministre de l’éducation nationale a sillonné les établissements scolaires publics de la capitale pour s’informer de la reprise des cours. Devant des enseignants et des autorités à l’éducation, le ministre de l’éducation s’est félicité de la reprise des cours et a salué les efforts consentis par le gouvernement comorien pour que la date du 03 octobre soit respectée pour une rentrée effective. Souhaitant à tous les enseignants et élèves une bonne et fructueuse année scolaire, le ministre de l’éducation a rappelé les engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des conditions posées par l’intersyndical.

Un taux d’absentéisme record

Depuis lundi jusqu’à hier, plusieurs établissements scolaires publics et privés ne font pas cours. Les enseignants ne se présentent pas, les élèves non plus. La rentrée scolaire 2022-2023 n’a pas connu assez d’engouement dans les différents établissements scolaires. Les salles de classes sont presque vides. Un directeur d’une école privée, sous couvert d’anonymat, a affirmé que la rentrée a bien eu lieu dans son établissement mais les élèves ne se présentent pas comme il est d’usage. « Certes les premiers jours de la rentrée nous rencontrons des difficultés liées à l’absence des élèves, mais cette année c’est trop. Nous avions prévu de démarrer les cours mardi dernier, mais les salles de classes étaient vides. Une absence aussi des enseignants alors qu’ils sont déjà rentrés en possession de leur emploi du temps. Les enseignants qui se présentent avec le peu d’élèves font des prises de contact et leur donnent le programme. Mais nous leur avons demandé de faire cours dès ce jeudi quel que soit l’effectif des élèves », a expliqué le directeur. Et d’ajouter « dans l’ensemble des établissements scolaires déjà rentrés, les salles de classes sont ouvertes mais seuls quelques élèves en nombre réduits s’y trouvent. »

Ces premiers jours de la rentrée, les élèves se consacrent à l’achat des fournitures scolaires. Dans les écoles, l’engouement n’est pas de mise. Un taux d’absentéisme record. Une situation inédite selon des responsables des établissements scolaires alors que les résultats enregistrés aux précédents examens nationaux sont jugés mitigés (CEPE-6ème, BEPC, et BAC). Un directeur d’un collège public déplore le manque d’affluence en cette première semaine d’ouverture des classes. « Nous assistons à une rentrée très timide dans notre école. Et c’est vraiment très déplorable que les premiers jours de la rentrée scolaire, les élèves ne viennent pas en grand nombre », a-t-il indiqué.

Une faible affluence

Après un tour dans les salles de classes, le directeur a avancé que « comme vous le constatez, les enseignants et les élèves sont en classe mais l’affluence est trop faible. Alors je lance un appel aux parents d’élèves de laisser leurs enfants venir reprendre les cours. Chacun est responsable parce qu’on ne doit pas blaguer avec l’éducation de nos enfants. » Pour des élèves rencontrés, ils disent être heureux de reprendre le chemin de l’école. C’est le cas de Madjlisse Ben Abdillah de la classe de 4ème, dans une école privée, à Moroni nord. « Je suis heureux de reprendre le chemin de l’école. Mais beaucoup de nos amis ne viennent pas. L’ambiance n’est pas encore au rendez-vous. Il y a de la morosité », a-t-il souligné. Pour Nadjimdine Youssouf, élève inscrit au lycée de Moroni en classe de 1ère A, ses fournitures scolaires ne sont pas au complet. « Jusqu’à présent, je n’ai pas encore complété mes fournitures scolaires », dit-il.

Certains expliquent cette faible affluence par la conjoncture économique qui est difficile pour de nombreux parents d’élèves. Acheter les fournitures scolaires leur paraît difficile. « Nous savons très bien que la rentrée scolaire a eu lieu comme prévu. Mais nous traversons une crise économique. Les prix des fournitures scolaires sont en hausse. Si des enfants ne se présentent pas encore à l’école c’est parce que les conditions leur permettant d’y aller ne sont pas réunies », explique Faouzia Papa, une mère de famille. A noter que dans certaines écoles privées, la rentrée des classes n’a pas encore eu lieu.

KDBA

 

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