ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Réouverture des mariages : Un bol d’air pour l’économie

Le chef de l’Etat a autorisé par un décret, l’ouverture des cérémonies de mariages traditionnels. Plusieurs citoyens ont exprimé leur joie face à une telle décision. Selon eux, c’est une bouffée d’oxygène pour l’économie du pays. Pendant que les cas de coronavirus s’envolent du jour au lendemain.

À l’annonce de l’ouverture des grands mariages, plusieurs citoyens saluent la décision prise par le gouvernement. À moins que le Coronavirus circule dans le pays, mais, les citoyens se sentent satisfaits et saluent le président de la République. Hadidja Hamadi, vendeuse des légumes au petit marché de Moroni, a indiqué que l’ouverture des grands mariages est une « bouffée d’oxygène pour l’économie du pays ». « Je suis mère de trois enfants, je vends des légumes au petit marché de Moroni pour nourrir mes enfants et assurer leurs scolarités. 3 ans d’arrêt de mariages traditionnels étaient un vrai calvaire, une difficulté vitale. Car je passe des jours sans avoir pu vendre mes légumes. En période de grands mariages, les bénéfices commerciaux sont abordables. Je salue la décision prise par le chef de l’Etat », a-t-elle manifesté.

« Tout gagne de l’argent »

Hamada Mlindé, quant à lui, l’autorisation des grands mariages permet à avancer les circulations et échanges monétaires. « Pendant la période des festivités, les comoriens résidants en France (je-viens) débarquent massivement dans le pays. Les circulations et échanges monétaires s’accélèrent vivement. Et l’économie reste évolutive. C’est une période où les notables, les wanamdji,… reçoivent de l’argent. Les responsables de cérémonies achètent trop des produits alimentaires, les boutiquiers gagnent des recettes financières, les ingénieurs de bâtiments gagnent de l’argent, les douaniers enregistrent des recettes fiscales, entre autres. C’est une période de joie et de sensations entre les amis et collègues, création des liens familiaux et multiplication de construction des maisons en brique. Bref, tout gagne de l’argent, il n’ya rien de perdant », s’est exprimé le père de quatre enfants, Hamada Mlindé.

Pour le bijoutier, Ilissa Soilihi a exprimé sa joie sur cette question d’ouverture des grands mariages. Pour lui, actuellement, il commence à comptabiliser un nombre croissant de clients. « Nous avons traversé trois ans sans mariage traditionnel. Vous imaginez, c’est une chute de la recette financière de nos produits. On achète beaucoup d’ors mais, on vend moins. C’est une vente à perte. J’espère que l’ouverture de cérémonies de mariages pourra changer la situation. Actuellement, les clients commencent à venir faire des commandes (d’or) », se réjouit-il.

Respecter les gestes barrières

Interrogé sur les conséquences liées à la propagation du Coronavirus causée par les rassemblements publics (lors du déroulement des mariages traditionnels), le bijoutier, Iliassa Soilihi se désengage de toute responsabilité et charge le gouvernement comme responsable de protéger la société comorienne. « Le chef de l’Etat a autorisé les grands mariages sous condition de vaccination de la population et le respect des masures barrières. Certes, lors des mariages, on aura une forte concentration de la population mais le gouvernement a précisé que les mesures barrières doivent être respectées. Le port de masques et lavage des mains sont obligatoires. Alors, les invités de la cérémonie de mariage doit tenir compte de toutes ces conditions requises et ordonnées », a-t-il interpellé.

Quant à Fakihidine Fakir, il ne partage pas la décision prise par le chef de l’Etat (ouverture des grands mariages). Selon lui, deux problématiques se posent : un problème de financement et du respect des masures barrières. « L’ouverture des grands mariages ne m’apportent rien. Car en période de mashuhuli, on dépense trop d’argent pour nos mères et femmes. Pourtant, nous ne serons pas en mesures de respecter les consignes données par le gouvernement. On risque d’avoir un nombre élevé des cas positifs », dit-il.

Abdoulandhum Ahamada

 

 

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