Le gouvernement japonais a octroyé 361.000.000 de francs comoriens pour accompagner le projet d’amélioration des services de santé sexuelle et reproductive, et des préventions des violences basées sur le genre pour 12 districts de santé. « Il est injuste qu’une femme perde sa vie en voulant donner la vie », a déclaré Koffi Koumae représentant de l’Unfpa avec résidence à Madagascar lors de la cérémonie du lancement vendredi dernier à Moroni.
En vue de faire face aux violences basées sur le genre et pour l’amélioration des services de santé sexuelle et reproductive, l’ambassade du Japon en Union des Comores accorde un financement de 361 millions kmf à l’Union des Comores destinés à 12 districts de santé dont 5 à Ngazidja, 4 à Anjouan et 3 à Mohéli. « En Union des Comores, malgré d’énormes progrès enregistrés et une amélioration nette des indicateurs en santé de la reproduction, la qualité de santé sexuelle et reproductive reste encore à améliorer. C’est pourquoi il est temps d’agir à travers un projet afin de promouvoir une qualité de soins pour les femmes », a déclaré, la ministre de la santé Loub Yakouti Athoumani. Et elle d’ajouter que, « ce projet qui fixe comme objectifs d’une part, d’assurer la continuité des soins et des services de qualité en santé reproductive dans le cadre du covid-19 et d’autre part, la prévention et l’accès au service pour la surveillance de la violence basée sur le genre, trouve une place de choix dans la vision du chef de l’Etat Azali Assoumani pour l’émergence des Comores à l’horizon 2030 ».
La ministre de la justice santé, de la solidarité, de la protection et de la promotion du genre se dit confiante à la justice comorienne face aux questions liées aux violences à l’égard des femmes. « Il me plait de rappeler que même si cette question de violences basées sur le genre reste préoccupante, l’Union des Comores est dotée d’un arsenal juridique qui minimise les inégalités basées sur le genre et donne chacun les moyens légaux de se défendre », a-t-elle fait savoir.
Le directeur pays de l’UNFPA Comores, Seychelles et Maurice, Koffi Koumea s’est réjoui quant aux efforts considérables fournis par les Comores dans le domaine de la santé publique. Pour lui, il s’agit des résultats connus et satisfaisants dans l’Afrique de l’Est et Austral, mais il ne faut pas baisser la garde. « Il y a des progrès certes, mais il reste beaucoup à faire pour les Comores car il est injuste qu’une femme perde la vie en voulant donner une vie. Nous devons investir à tous les niveaux pour avoir des soins de qualité dans nos maternités », a montré le représentant de l’Unfpa à Madagascar. Koffi Koumea s’est dit inquiet quant à la montée en flèche des violences sexuelles qui atteignent 191 cas au premier trimestre 2021 contre 144 dans la même période de 2020, selon le rapport du service d’écoute des Comores. « Trente femmes sont malheureusement décédées l’année dernière et dix femmes ce premier semestre 2021 aux Comores. Ceci est inadmissible et demeure un obstacle à l’atteinte des ODD. Pourtant, le rapport sur l’état de la pratique des sages-femmes pour s’occuper des services de santé sexuelle et reproductive, maternelle et néonatale, la plupart d’entre eux ne perçoivent pas de salaire », se plaint le représentant de l’Unfpa et directeur pays pour les Comores, Seychelles, et Maurice.
Pour le maire de Mitsamihuli yahari, Aboubacar Ahamada a salué le soutien financier du gouvernement japonais au service de la santé publique. Il appelle également toutes les communautés à s’unir pour la réussite de ce projet portant son intérêt à toute la population comorienne. « Ce projet est arrivé au point nommé, car il va aider les femmes à accoucher dans les bonnes conditions, mais pour y arriver, nous comptons sur la contribution de tous et plus particulièrement à la communauté. Il est nécessaire de faire face et de retrousser nos manches pour atteindre les objectifs visant à assurer la continuité des soins », a conclu le maire de Mitsamihuli centre.
Nassuf. M. Abdou