ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Société : Les délestages portent un coup dur aux activités économiques

Depuis plusieurs mois, les Comores traversent une crise énergétique sans précédent marquée par des black-out incessants qui paralysent le quotidien des citoyens et pénalisent l’activité économique. De la capitale et ses environs, l’exaspération est générale face aux coupures intempestives.

Sur les réseaux sociaux, la frustration s’exprime sur toutes les formes. La tension monte d’un cran. A Moroni et dans les autres villes et villages, les jours s’élèvent et se ressemblent. Sans électricité. Les foyers, les commerces et les entreprises subissent de plein fouet les conséquences des délestages. Un danger pour l’économie Comorienne. Comment attirer les investisseurs étrangers quand le pays n’est plus en mesure d’assurer à leurs concitoyens un accès illimité à l’électricité ?

Touchant particulièrement les petites et moyennes entreprises, cette situation affecte négativement la croissance économique en faisant chuter la production nationale tout en ayant des répercussions négatives sur le chômage. « Si cette récession perdure, elle aboutira forcément à une crise économique dont les conséquences seront dramatiques. Ce qui va naturellement augmenter le taux de chômage et conduire le pays dans une récession économique », analyse un économiste.

« Dans ce cas de figure, il est du rôle de l’État de soutenir les unités économiques les plus fragiles face à ce genre de chocs en mettant en place un fonds de soutien et mobiliser un ensemble de moyens d’accompagnement dont la réduction de la fiscalité », a-t-il préconisé. Selon lui, les autorités doivent rapidement se pencher sur la mise en place d’un fonds solidaire pour soutenir les acteurs du secteur informel victimes des délestages.

La devanture du magasin de jus naturels de Maman Walid, dans le quartier de la Coulée à Moroni, est vide. C’est la saison des ananas, des citrons, des grenadines, dont ses clients sont friands, mais la boutiquière est dans l’incapacité de satisfaire la demande. En un mois, elle a été contrainte de jeter des bouteilles à la poubelle, faute de pouvoir les conserver au frais. Le résultat de l’intense vague de délestages que subissent depuis des mois les clients de la Sonelec.

Des activités économiques à l’agonie

« Depuis trois jours, nous n’avons que quelques minutes de courant. Avant, c’étaient des coupures quotidiennes pendant environ cinq ou six heures. Je suis triste et frustrée, parce que je dois payer la facture mensuelle de la Sonelec. Je me pose des questions sur comment payer ces factures si ça continue ainsi. Je ne veux pas que l’activité soit suspendue », a expliqué Maman Walid. Le mécontentement gronde au sein de la population.

Cette crise impacte les agences de transfert d’argent : Ria, Money Gram… Leurs activités sont au ralenti. « Les opérations ne s’effectuent pas comme avant. Les délestages ont des conséquences dans nos activités financières. On passe des journées sans électricité. Parfois, on est obligé de louer un groupe électrogène afin de permettre à la clientèle d’effectuer leurs opérations de retrait et d’envoi », se plaint un agent d’une agence de Ria à Moroni.

Les délestages sont un problème récurrent aux Comores. Mais ils se sont aggravés depuis fin 2024. Le problème serait lié à un manque de révisions de groupes électrogènes. Toutefois, le gouvernement se mobilise à acheter des nouveaux groupes avant le mois sacré de ramadan.

Pour rappel, depuis 2016, le gouvernement Comorien a acheté plus de 20 groupes électrogènes. Bien que des milliards aient été investis depuis 2016, la fourniture électrique demeure irrégulière. Les Comores sont sujettes à des coupures intempestives et des délestages. Le pays connaît l’une des pires moments de délestages. Déjà faible en temps normal, l’offre énergétique de la Sonelec devient caduque pour les comoriens.

KDBA

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