ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Actes meurtriers : Les citoyens réclament la peine de mort

Suite aux meurtres qui se multiplient de jour en jour aux Comores ces dernières années, les citoyens, effrayés, déçus, réclament la peine de mort aux meurtriers.

Pendant ces 5 dernières années,  des meurtres de tous genres se multiplient de plus en plus au pays. S’Il ne se passe pas une semaine sans que se produise un meurtre d’un extrême barbarisme, il n’en demeure pas moins que deux ou trois meurtres se produisent parfois dans une semaine. Aucune ile ni une région n’est épargnée. La population s’indigne et lance un cri d’alarme en réclamant la peine de mort aux meurtriers. « Mon premier mot, avant que je meure, est que le meurtrier soit tué surtout ceux qui violent les enfants mineurs. Je suis catégorique. Je souhaiterais voir un jour la tête d’un meurtrier à terre parce que je suis un père et je comprends à quel point les cœurs de toute une famille sont brisés suite au meurtre de leur enfant innocent», a déclaré Toiouilu Ahamada Youssouf, conseiller communal dans la région de Oichili.

Appel à l’application de la peine capitale      

De son coté, Hassane Mourid souligne qu’ « on ne peut pas prétendre être un pays musulman et refuser d’appliquer la loi coranique en adoptant une loi étrangère. Si l’on a du mal à accepter la sagesse de la loi musulmane malgré notre attachement à l’islam, l’évidence de la réalité exige la peine de mort ».

Quant à Munib Hashim, « si l’on arrive à un moment où le peuple n’arrive pas à transformer sa force en droit et son obéissance en devoir, le gouvernement devient le principal acteur pour la réinstallation de la paix et la sécurité de tous. Ceci par la force si situation l’exige », dixit-il.

Faire justice soi-même ?

A ce qu’il parait, le peuple comorien semble toutefois ne pas être conscient de la gravité de la situation. « Ce pays, naturellement musulman, appartenant à la Ligue Arabe et à la coopération des pays musulmans semble indifférent de la multiplication ahurissante des meurtres bien que les larmes coulent sous les yeux chaque jour. Il est vrai que l’on souffre mais les réactions des citoyens ne sont pas à la hauteur du poids des actes inhumains qui se répètent toutes les semaines. Ces actes de meurtre méritent, en réactionnaire, un rassemblement général de tous les comoriens pour dire non à la barbarie humaine et à l’insécurité nationale. Nous vivons dans toutes les régions, les villes et les villages avec les différents meurtriers du pays mais nous sommes toujours disposés à dissimuler leurs crimes, à leur défendre contre la justice tout en stigmatisant et en marginalisant les familles des victimes. C’est une horreur ! Comment nous voulons que la justice fasse son travail tandis que l’on n’est pas capable de dénoncer les coupables ! C’est décevant, désespérant. Pour moi, je ne souhaite pas que cela arrive à ma fille Toilaanti. Mais au cas où ça lui arrive, sachez que j’ai déjà acheté son (le meurtre) linceul », a-t-il manifesté.  

L’insécurité sociale prend le dessus

Quand on vit dans un pays où les décisions du droit coutumier et la justice étatique ne satisfont pas le peuple et n’assurent pas leur rôle juridique, soit l’insécurité prend le dessus soit le jugement personnel ou social devient le meilleur choix. Si le discours du grand Mufti de l’Union des Comores tenu le jour de l’Eid El fitr dernier à la mosquée de Mitsudje réclamant la peine de mort est soutenu par la masse populaire et que la réalité socio-islamique l’exige, il ne reste qu’au chef de l’Etat et les responsables du pouvoir législatif d’en finir.

Fahadi Mohamed Ali

 

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