Dès lors que les deux Malgaches présumés trafiquants sur l’affaire des lingots d’or ont quitté le territoire comorien, des paperasses planent sur le sort de la drogue saisie ainsi que la somme de 85000 euros et les armes automatiques. Le silence total sur cette affaire est inquiétant.
L’affaire des lingots d’or défraye non seulement les médias locaux, mais aussi, les médias internationaux. Une affaire d’une grande envergure et qui, malheureusement, regorge plusieurs zones d’ombre. La somme de 85000 euros découverte au domicile de Faridi Abodo, ancien receveur régional de douanes, à Anjouan, qui, par la suite déclarée 15000 euros, laisse entendre qu’aucune clarté dans cette affaire. Ce qui explique que la drogue pourrait aussi être déclarée disparue. Le crépuscule, lors d’une conférence de presse à ce sujet, le parquet de la république n’a pas donné beaucoup plus des détails au sujet de la drogue, sa provenance, les complices et le sort. Seule l’affaire des lingots d’or a été abordée en profondeur par le parquet.
Or, la loi prévoit que la drogue saisie doit être incinérée en présence de la presse et des autorités judiciaires, selon l’avis d’un juriste comorien, qui préfère garder l’anonymat. En presque trois semaines, le silence des autorités compétentes à ce sujet est inquiétant. Pour Me Gérard Youssouf, la loi n’a pas fixé un délai pour incinérer la drogue. Normalement, dit-il, le parquet de la république peut lancer la procédure d’incinération de la drogue dès la saisine de celle-ci. Beaucoup se posent la question si cette affaire de la Cocaïne et de la somme d’argent ne pourraient pas aussi disparaître facilement, comme fut le cas des faux-billets et de la drogue saisis par la police nationale en 2020.
Sur le dossier des lingots d’or dont il a fait l’objet de l’arrestation du directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani, le parquet de la République a retenu plusieurs charges contre les contrebandiers notamment, association des malfaiteurs, corruption active, et autres. Sur les deux affaires, les présumés auteurs risquent gros si l’on en croit le code pénal comorien en son article 205. « Le fait de diriger ou d’organiser un groupement ayant pour objet la culture, la préparation, la transformation, la production, la fabrication, l’importation, l’exportation, le transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi illicite de stupéfiants est puni de la réclusion à perpétuité et d’une amende de 30.000.000 à 100.000.000 de francs comoriens ».
Du moment où des personnes ont facilité l’entrée de la drogue dans le territoire national soit, par voie maritime, aérien ou encore terrestre, l’article 208 du code pénal ajoute que « Est puni de la même peine, le fait de faciliter par quelque moyen que ce soit, l’usage illicite de stupéfiants, de se faire délivrer de stupéfiants au moyen d’ordonnance fictive ou de délivrer de stupéfiants sur la présentation de telle ordonnance connaissant leur caractère fictif ou de complaisance. Le transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi illicite de stupéfiants est puni de dix à quinze ans d’emprisonnement et d’une amende de 10.000.000 à 20.000.000 de francs comoriens».
Kamal Saïd Abdou