Ce lundi vers 14 heures, le parquet de Mutsamudu et la gendarmerie nationale ont procédé à l’incinération des 46 sacs de cannabis et 40 cartons d’alcool (Sambo) au palais de la justice. 5 individus dont 2 femmes sont aux mains de la justice. Sur les cinq personnes arrêtées, deux seraient d’origine comorienne. Une enquête préliminaire a été faite par la gendarmerie. Et un juge d’instruction est confié le dossier pour que lumière soit faite.
Dans un faussé dans la cours de la justice, de près de 1m, 70 de hauteur et 2m sur 1, 5, les produits y sont brûlés. Gardé par des gendarmes armés et sous le regard attentif de certains curieux, des pneus, de l’essence et les produits y sont jetés. Une grosse fumée noire y sortait. Une première incinération aussi conséquente depuis son arrivée au palais de justice. L’odeur et la fumée se ressentaient à plusieurs mètres partant du palais de Mutsamudu pendant plusieurs heures.
Ouverture d’une information judiciaire
Le procureur de la République, Mohamed Amane a rappelé l’origine de ces produits stupéfiants. « Le samedi 07 aout 2021, une patrouille de la Garde cote a intercepté dans la région de Sima, une embarcation de type COMA-4, en provenance de Madagascar. À bord, il y avait 05 malgaches dont deux femmes, 46 sacs de cannabis correspondant à 846 kilos, 40 cartons d’alcool correspondant à 1 680 bouteilles de 25 cl. Le juge d’instruction fera la lumière pour déterminer l’implication ou non des 2 femmes dans cette affaire », a expliqué le procureur de la République. Et d’ajouter, « en raison de gravité des faits et de la quantité des produits et conformément à la loi, le parquet de Mutsamudu a ouvert une information judiciaire pour identifier toute personne qui a participé de près ou de loin dans ce trafic de grande ampleur des stupéfiants pour être jugé conformément à la loi. Ainsi nous allons procéder à l’incinération de l’ensemble de ces produits et en exécution de l’ordonnance du Doyen des Juges d’instruction saisi du dossier ». Selon une source du parquet de Mutsamudu, « 2 personnes en état d’arrestation seraient d’origine comorienne ».
« Ils répondront de leurs actes par la loi comorienne »
Le procureur de la République a salué les efforts de la Garde-Côtes Comorienne et de la gendarmerie nationale en expliquant la loi sur les étrangers en délit sur le territoire comorien. « Ils sont arrêtés avec des produits stupéfiants sur le territoire comorien. Ils répondront leurs actes par la loi comorienne en vigueur qui seront sévères. Ces délits sont parmi les plus conséquents dans notre code pénal. Que sa soit un comorien ou un malgache, sur le territoire comorien, il sera jugé par la loi comorienne », précise-t-il.
Selon les habitants des quartiers avoisinants le palais de justice, l’odeur est impérieuse. « Nous avons des maux de tête dus aux odeurs de ces différents produits. En peu de temps, certains ont quitté le quartier le plus proche. C’est n’est pas juste. Nous avons des personnes plus âgées et des enfants qui risquent d’être malades. Imaginez seulement 846 kilo de cannabis, 40 cartons de Rhum, des pneus, de l’essence, brûlés à quelques mètres de vos domiciles. C’est bien que cela soit brûlé mais pas devant nos portes. Tout ça c’est dangereux pour notre santé », lâche-t-elle.
Ahmed Zaidou