Le front commun des forces vives contre la dictature, à travers une conférence de presse hier au Retaj, estime que le gouvernement est mouillé jusqu’au cou dans cette affaire dite « lingots d’or ». L’opposition a déploré le fait que le jet privé servi dans cette opération soit autorisé à quitter le sol comorien considérant que cette affaire des lingots d’or malgaches n’a pas encore livré tous ses secrets, mais, s’annonce déjà comme un film rocambolesque, sorti directement des studios d’Hollywood.
La drogue, les armes à feu et la somme d’argent saisies dans le domicile de l’ancien receveur régional des douanes, Farid Abodo et les lingots d’or saisis, le 28 décembre dernier, à l’aéroport Moroni-Hahaya n’est que la partie transparente de l’iceberg car l’intrigue nouée autour de ce jet privé, les clairances si facilement délivrées, cet itinéraire qui devait aboutir à Dubaï, les sombres personnages arrêtés et qui ne sont que de pauvres comparses, les commanditaires encore restés dans l’ombre, tout cela sent mauvais et soulève un dégoût moral et une indignation publique unanime. « Le gouvernement est mouillé jusqu’au cou dans cette affaire », a déclaré Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire exécutif du front commun des forces vives contre la dictature. Selon ce secrétaire exécutif, en cas de demande d’atterrissage d’un jet privé, la demande doit être transmise à la présidence de la République muni d’un document appelé « Clairance » détaillant la date de la fabrication de l’appareil, la date de la mise en route et toutes les références qui, par conséquent, le document se transmet à l’aviation civile, l’Apc et la sécurité civile.
Des documents dissimulés et un film à la Hollywood
Le secrétaire exécutif du front commun contre la dictature a déploré le fait que certains documents sont dissimulés, notamment la clairance, et autres. « Cette affaire des lingots d’or malgaches, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, s’annonce déjà comme un film rocambolesque, sorti directement des studios d’Hollywood », selon le communiqué du front commun. Outre les documents dissimulés sur cette affaire, la somme d’argent et les armes automatiques saisies dans le domicile de l’ancien receveur régional n’ont aucune suite. « Nous sommes en droit de nous demander contre qui ces armes allaient être utilisées ? Pourquoi le parquet de Moroni n’avait-il pas visé les dispositions du code pénal comorien qui répriment la détention illégale d’armes à feu, lors de l’ouverture d’information judiciaire ? », lit-on dans le communiqué de presse du front commun, qui a ajouté que ce danger réel d’une transformation des Comores en plaque tournante régionale, voire internationale, du trafic transfrontalier, du blanchiment d’argent et du terrorisme traduit à la fois l’inquiétude grandissante et les profonds sentiments de paix et de tranquillité des Comoriens. « Si un jour, il ya un service le mieux offrant, les responsables pourront fermer les yeux pour laisser passer une valise contenant une bombe pour exploser un avion. Nous sommes très inquiets», a déploré Me Mahamoudou Ahamada.
Le jet privé n’est plus dans le tarmac de l’aéroport
Le jet privé qui devait transporter la marchandise jusqu’à Dubaï n’est plus dans le tarmac de l’aéroport de Moroni-Hahaya. Ce qui semble étrange aux yeux de l’avocat qui a expliqué que « si un objet qui devait servir dans l’accomplissement d’une infraction, la justice a le droit de saisir cet objet en même temps que l’auteur de l’infraction». Les derniers sceptiques sont maintenant édifiés : c’est une bande de malfrats qui s’est installée à la tête de notre pays. Le front commun lance le cri d’alarme et demande expressément à la communauté internationale, aux partenaires au développement et en particulier, aux organisations spécialisées en la matière, de porter aide et soutien aux Comores afin d’éradiquer ce fléau de la contrebande internationale dont les honorables représentants sont juchés jusqu’à la tête de l’Etat, ce qui est manifestement porteur de graves risques de déstabilisation du pays et de la région.
Kamal Saïd Abdou