ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Arrestation des jeunes à Nioumadzaha Bambao : Me Moudjahidi Abdoulbastoi dénonce une arrestation arbitraire

Alors qu’ils fêtaient l’anniversaire de leur enfants de deux ans, frère, ami pour les autres dans un restaurant à Nioumadzaha ya  Bamabao le 8 aout dernier,  plusieurs invités y compris la gérante du restaurant  ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Une arrestation arbitraire,  selon Me Moudjahidi Abdoulbastoi.

Le dimanche 8 août, les gendarmes sont intervenus dans un restaurant à Nioumadzaha ya Bambao, où une fête d’anniversaire d’un enfant de 2 ans  a eu lieu. Selon des témoins oculaires, les policiers ont forcé la porte donnant sur la cours. La gérante de l’établissement affirme avoir été elle-même malmenée physiquement. Plusieurs arrestations ont eu lieu. Notre source de la gendarmerie soutient mordicus que les invités « avaient largement dépassé les 50 personnes ».

Mais comment peuvent-ils en être si certains alors qu’avant leur intervention, vers 21h, la fête avait déjà pris fin, et les invités avaient commencé à vider les lieux, que même à l’intérieur il y avait « moins de 15 personnes » selon la gérante. Si nous n’obtenons pas de réponse à cette question, notre interlocuteur qui n’en démord pas pour autant assure en revanche que l’alerte a été donnée « par le maire de la commune » en raison, dit-il, de la non-autorisation pour cette manifestation festive. Là aussi, des mineurs étaient arrêtés. Ils n’auront pas échappé non plus à la fameuse contravention de 40.000 kmf par tête pour être relâchés le lendemain.

Ce recours systématique à la garde-à-vue des contrevenants aux mesures sanitaires contre le Coronavirus est jugé « illégal » par des juristes. Dans le journal La Gazette des Comores  du 28 juillet, Me Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat au barreau de Moroni et militant des droits de l’homme, avait soutenu que « procéder à l’arrestation de citoyens pour avoir contrevenu aux mesures édictées pour lutter contre la pandémie relève de l’arbitraire. Parce que la loi, en l’occurrence l’article 63 du Code de procédure pénale, n’a pas prévu une possibilité de garder à vue un citoyen que seulement en matière criminelle et correctionnelle. Or, là on est en matière de simple police, donc contraventionnelle ». Mais il ne suffit pas de prendre son bâton de pèlerin pour se faire entendre. Parfois on prêche dans le désert…

Nassuf. M. Abdou

Laisser un commentaire