ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Bijouterie : Les créations à base de métaux précieux ne donnent pas

Le secteur de la bijouterie est impacté par la crise économique que traverse le monde. Al-fajr a, samedi dernier, fait un tour dans certains ateliers de bijouterie à Moroni, et les bijoutiers parlent d’un recul du chiffre d’affaires bien que ce secteur soit épisodique. Une baisse à peine sensible de la production. Par conséquent, les créations à base de métaux précieux ne donnent pas le marché.

La crise sans précédent liée au coronavirus a impacté le secteur de la bijouterie et ce dernier est impacté à nouveau par la crise économique. La fabrication de la bijouterie a baissé. Si les mois derniers, la production était en hausse, les chiffres étaient à prendre d’une manière relative puisque les grands mariages ont été célébrés en masse. Les bijoutiers ont produit davantage et en quantité.

« Cette activité de la bijouterie est un commerce saisonnier. Puisqu’il ne reste que le moment des activités de mariage que la commercialisation de l’or s’accentue ou s’améliore. Durant les derniers mois, nous avons eu une forte demande de l’or grâce aux mashuhuli. 1 gramme d’or coûtait, naturellement, entre 17 500 à 20.000 kmf. Puisque le prix de l’or ou du lingot d’or a augmenté. L’année dernière, si le client demande une bague, un gramme d’or s’est évalué de 12 500 à 15 000 kmf. Maintenant, tout a changé avec le Coronavirus, et la guerre en Ukraine. Toutes les activités de commercialisation et d’achat d’or sont revues à la hausse. De ce fait, le pays est frappé par cette crise économique, alors, la main-d’œuvre n’est pas abondante. À Moroni, on paye les loyers, pourtant, on ne sait pas combien on va gagner par mois », a expliqué Ali Ahamada, bijoutier à Mtsanagani, Moroni.

Anfane Saïd, bijoutier, à Moroni, précise que la quantité d’importation de l’or est en chute à cause des règlements imposés par les pays importateurs, mais aussi, le problème monétaire (surtout le dollar). « Cette année, la situation a complètement changé vu les problèmes des réglementations imposées par les pays importateurs de l’or. Mais surtout, le problème de la monnaie d’échange, notamment, le dollar. Le taux d’échange a été modifié et on est obligé d’avoir beaucoup d’argents pour pouvoir acheter de l’or ou de lingot d’or. Le prix de l’or a augmenté et on est mal barré. Donc, on est obligé de monter les prix pour les bagues, les colliers d’or », a regretté le bijoutier, Anfane Saïd.

Entre-temps, plusieurs difficultés sont rencontrées dans cette activité, selon Iliyassa Hassane, à Moroni, Iroungoudjani. Il  a cité, entre autres, la réduction de sa clientèle, un manque de fidélité ou de confiance de la part de ses clients, et autres. « Cette activité saisonnière nécessite d’être prudent. Pendant la période des activités de festivités des mariages, les clients se croient des rois. Ils peuvent faire la commande de fabrication des bagues, colliers… d’or et du jour au lendemain, il s’en fuit de nulle part. Il ne sait pas que c’est une perte de temps et de financements. Et maintenant, les mashuhuli sont presque à l’arrêt, on a un manque de clientèle. On risque de rester les bras croisés, sans rien faire parce qu’il n’y a pas de client. Or, le propriétaire du loyer s’en fout de cette affaire de manque de clients. Avec cette crise économique et la pénurie de produits alimentaires, on risque de souffrir », a-t-il souligné. Une partie de la clientèle n’est pas confiante. Par conséquent, les créations à base de métaux précieux ne trustent pas le marché. La baisse des activités de bijouterie se fait ressentir. 

Abdoulandhum Ahamada

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