ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Décret accordant un large pouvoir au SGG : Idrisse Mohamed contre-attaque 

Le décret  accordant au Secrétaire du gouvernement un large pouvoir a créé la controverse. Idrisse Mohamed, attaque ce décret qu’il considère inconstitutionnel. Devant la cour suprême hier, ce leader de la société civile estime que le décret étouffe l’autonomie des îles et que le président Azali Assoumani ne peut pas continuer à violer la constitution.

Le décret signé par le président Azali Assoumani, nommant son fils à la tête du secrétariat général du gouvernement est critiqué et contesté par plusieurs acteurs politiques et membres de la société civile, en l’occurrence Idrisse Mohamed. Cette nomination, bien que conforme aux prérogatives présidentielles mais le décret en tant que tel est « inconstitutionnel », selon Idrisse Mohamed.

A l’en croire, il vient d’étouffer l’autonomie des îles. « C’est la raison pour laquelle nous avons déposé auprès de la section administrative de la cour suprême un recours en annulation dudit décret », précise-t-il. Ce leader  de  la  société  civile est revenu sur la constitution qui a établi les compétences entre les îles et l’Union, les compétences propres aux îles et les compétences partagées entre les îles et le gouvernement central. « Donc le décret dispose que tous les actes des gouverneurs des îles doivent être impérativement visés par le Sgg, ce qui n’est pas valable et qui est contraire à la constitution », souligne-t-il.

Dans un contexte où les Comores ont une structure fédérale avec une certaine autonomie accordée à chaque île, le décret est vu comme une centralisation des pouvoirs qui affaibli les prérogatives des exécutifs des îles, selon Idrisse Mohamed. « Alors je suis venu pour déposer ce recours estimant que depuis la publication du décret les débats restent sur les réseaux sociaux. Le fait que personne ne parle sur les violations à répétition, contribue donc au désordre dans notre pays », a-t-il indiqué.

Dans son recours, Idrisse  Mohamed revient sur les accords de  Fomboni de 2001 lesquels il a été mentionné les principes d’équilibre politique et d’autonomie des îles, résultats du consensus national dégagé par la conférence nationale souveraine du 24 janvier au 8 avril 1992 réunissant les 24 partis politiques et toutes les forces vives de la Nation, réaffirmés par l’accord cadre de réconciliation nationale du 17 février 2001 aboutissant au Nouvel Ensemble Comorien consacré par la constitution du 23 décembre 2001.

Idrisse Mohamed appelle au respect de la constitution soulignant l’importance de préserver les principes fondamentaux établis par la loi fondamentale du pays. Cet appel est lié à des préoccupations concernant des décisions perçues comme contraires à la constitution, et il reflète un engagement en faveur de la stabilité et le respect des institutions du pays.

Kamal Saïd Abdou

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