Les délestages et les coupures d’électricité sont devenus fréquents dans le pays, rendant la vie de la population plus difficile, mais aussi et surtout celle des petites entreprises. Ce phénomène fait reculer l’économie du pays et ralentit la croissance financière de ces entreprises précaires. Plusieurs jeunes entrepreneurs sont accablés et appellent les autorités compétentes à trouver une solution pérenne et durable.
Les petites et moyennes entreprises souffrent de coupures intempestives de l’électricité à Moroni. Cette situation devient fréquente dans le pays, rendant la vie des citoyens plus difficile, mais aussi et surtout celle des petites entreprises. Ils sont nombreux les petits commerces et les petites structures qui se trouvent dans l’embarras à cause de cette situation. Les gérants des boutiques et épiceries travaillent sous commande se plaignent que leur travail n’avance pas. Les petits commerces sont soucieux de ne pas pouvoir vendre certains de leurs produits comme le poulet et la viande importés. Ces produits sont pour eux une source de revenu et constituent leurs meilleures ventes. Les clients sont de moins en moins enclins à en acheter en raison du courant irrégulier.
Même les revendeurs de poissons ne sont pas épargnés par le problème de l’électricité. Parfois, leurs poissons pourrissent dans les réfrigérateurs. « Nous faisons régulièrement des stockages de poissons dans les réfrigérateurs. Néanmoins, nous subissons des délestages et coupures fréquents. Nous sommes obligés de vendre aux clients le lendemain. Le plus triste, certains clients critiquent la qualité de nos produits, supposant qu’ils ne sont pas comestibles. Certains d’entre eux sont obligés d’attendre l’après-midi », a témoigné Halifa Mouigni, vendeur de poisson dans l’un des quartiers de Moroni.
À Moroni, le courant vient quelques heures. Le délai général de la distribution du courant n’atteint pas les vingt heures par jour. Une situation qui impacte le domaine de la menuiserie. Surtout que les Comores traversent une période de cérémonies de célébrations des mariages traditionnels, notamment, au mois d’août dernier. Saïd Abdou, menuisier, exprime sa crainte face à des nombreuses coupures intempestives impactant ses activités. Car, selon lui, ce phénomène impacte ses activités quotidiennes et fait reculer son économie. « Notre métier dépend toujours de l’électricité. Les délestages et coupures intempestives font ralentir nos activités en termes d’économie. Car je perds souvent ma clientèle à cause de longues heures d’attente du courant. Je fabrique des lits, des tables, des portes, et autres, qui nécessitent forcement du courant. Pendant cette période de cérémonie de mariage, les clients ne veulent pas trop attendre car ils savent que nous devons faire mieux pour satisfaire leurs besoins », a-t-il expliqué.
Cette situation envenime la population, condamnée à passer des nuits dans le noir. Malgré les coupures et les délestages récurrents, les factures arrivent dans les petites entreprises comme une obligation. Le problème, pour eux, ne repose pas sur la fameuse facture, mais plutôt que le courant ne vient pas régulièrement, provoquant un recul de leurs revenus essentiels.
Pour dire, le problème du courant n’est pas un fait nouveau aux Comores. Cela existe depuis fort longtemps, la solution se fait encore attendre. Cependant, la majorité sollicite au gouvernement et à la Sonelec de chercher une solution pérenne et durable. « Le problème des délestages et coupures persiste toujours et les autorités compétentes ne trouvent pas la meilleure formule nécessaire. Les activités des petites entreprises sont dans l’impasse et elles sont impactées. Il faut trouver une solution efficace dans les brefs délais », crie un jeune, propriétaire d’une boutique.
Abdoulandhum Ahamada