ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Dialogue inter-comorien : Que pensent les comoriens ?

Après que le président Azali a annoncé un dialogue national, les comoriens ne cessent de s’exprimer. Et leurs avis divergent. Certains politiques, des membres des organisations de la société civile, tous approuvent le dialogue national pendant que d’autres se déclarent défavorables.

Après la mise en place de la coordination du dialogue inter-comorien, chaque comorien apporte son avis. Même s’ils se divergent. Mzé Aboudou Mouigni, ne cesse de saluer cette nouvelle vision (le dialogue inter-comorien) car selon lui, c’est la manière de répondre à plusieurs problématiques qui freinent le pays dans son giron économique, politique, social. « Depuis 2019, nous traversons une crise sociopolitique qui empêche le développement du pays. Les partis de l’opposition dénoncent la méthode de la gouvernance du pays. Les partis politiques proches du pouvoir entrent en guerre d’idées avec les opposants. Ils les considèrent comme des ennemis pour le changement du pays. Alors, je pense qu’avec ce dialogue inter-comorien, des nouvelles idées ou visions apparaîtront et des nouvelles structures apporteront des fruits pour la paix et la stabilité de la nation comorienne. Nous sommes donc en face d’une double crise : une crise sanitaire liée au Coronavirus et une crise politique depuis 2019. Le dialogue inter-comorien est un appel pour la paix et la stabilité entre tous les citoyens car chacun apportera sa pierre à l’édifice pour sortir le pays de ce marasme sociopolitique », a expliqué Mzé Aboudou Mouigni, un père de deux enfants.

Même son de cloche pour la vendeuse des produits locaux au petit marché de Moroni, madame Salmata Mhoma. Cette mère de famille se déclare favorable au dialogue inter-comorien. Puisque dit-elle, les citoyens comoriens traversent une période difficile de crise des produits alimentaires, sanitaires et politiques. Alors, cette initiative va pousser les partis politiques et les participants au dialogue à réfléchir sur les prochaines élections et structurer les partis politiques. « Personne ne conteste le dialogue inter-comorien annoncé par le gouvernement. C’est plutôt une manière d’éviter les conflits et les différends dans les partis politiques. Nous traversons des moments difficiles marqués par des problèmes liés à la vie quotidienne, à la santé publique et à la politique du pays », a-t-elle fait savoir.

« Ce n’est pas un dialogue mais, une réunion du gouvernement et ses proches »

Toutefois, au grand dam de certains jeunes, le dialogue national « n’apportera rien aux comoriens. » Le jeune Zainou Msoili désapprouve le dialogue national. Car selon lui, le chef de l’Etat a bafoué toutes les procédures pour la tenue du dialogue. « Tout dialogue apporte des résolutions à un problème posé. Mais en réalité, le chef de l’Etat n’a pas respecté les procédures normales pour l’organisation de cette initiative. Car, il a déjà décidé d’appeler l’Union Africaine sans consulter les responsables de tous les partis politiques surtout les chefs de l’opposition. En avançant cette hypothèse, on constate que les partis politiques de l’opposition refusent de participer au dialogue. Les opposants réclament la démission du président Azali, mais il maintient son pouvoir. L’appel au dialogue est un processus auquel le président devrait réunir les comoriens pour qu’il soit inclusif. Et si vous le permettez, le dialogue est maintenu sans les chefs des partis de l’opposition plus particulièrement Sambi, Salami et Mamadou », a expliqué le jeune Zainou Msoli.

Pour Samir Soulé, un opposant du régime actuel, le dialogue inter-comorien ressemble aux assises nationales de 2018. « Azali a été le promoteur des assises nationales de 2018. Alors qu’est-ce qui s’est passé ? Il a supprimé la Cour constitutionnelle et a organisé des élections anticipées en 2019 contestées. Le président Azali et son gouvernement sont déjà en possession des conclusions de ce dialogue. Ce sont des stratégies pour tromper l’opinion publique. Mais, rien ne changera pour le pays tant que le chef de l’Etat ne respecte pas la constitution », a-t-il avancé. « Ce n’est pas un dialogue mais, une réunion du gouvernement et ses proches », conclut-il.

Abdoulandhum Ahamada

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