Le dialogue national s’est clôturé hier au palais du peuple de Hamramba. Presqu’un mois de travaux sur différents axes thématiques au cours desquels, il est proposé qu’une fois un binational soit élu, qu’il renonce à sa deuxième nationalité avant son investiture. Une proposition qui fait écho. Selon un franco-comorien proche du régime actuel, Fakihi Mradabi, « la double nationalité ne portera aucun préjudice pour le développement du pays. »
Alors que la diaspora comorienne de France contribue au développement du pays, certains binationaux se sentent lésés et voient leur rêve brisé. La proposition formulée en marge du dialogue national que le binational doit renoncer à sa deuxième nationalité une fois élu engendrera des conflits d’intérêt. Des binationaux s’apprêtent à être candidats aux prochaines élections. Hélas ! La thématique débattue lors du dialogue national les empêche d’être candidat sauf s’ils renoncent à la nationalité française.
Au grand dam des franco-comoriens, la double nationalité n’empêchera pas le pays à décoller. « D’abord, je tiens à féliciter le chef de l’Etat Azali Assoumani et les acteurs de ce dialogue qui ont fait preuve de patriotisme absolu. Ensuite, étant patriotique, il faut penser aux droits des binationaux. On pense naturellement au droit de vote. Malheureusement on ne se sent pas concernés et le débat politique comorien est loin. Les présidents africains étaient binationaux. Ce sont des personnes qui ont énormément apporté à leur pays. Enfin, l’élection d’un binational renforcera la contribution de la diaspora comorienne de France dans notre pays », a expliqué Fakihi Mradabi, un défenseur de la politique d’Azali en France.
Sans succès jusqu’à lors. Cette mesure devrait ôter à la diaspora la tentation de se présenter aux élections. Priver un binational de se présenter au vote puisqu’il va renoncer à sa nationalité française une fois élu ne calmera sans doute pas les débats récurrents et plus ou moins fondés sur la double allégeance des joueurs binationaux en question. « Le gouvernement comorien a promis des passeports diplomatiques aux joueurs des Cœlacanthes suite à leur performance de la Can au Cameroun. C’est salutaire. Mais pourquoi ce débat des binationaux aux élections ? La binationalité engendre-t-elle probablement un conflit d’intérêt ? », se demande Fakihi Mradabi.
Ce défenseur de la politique d’Azali en France renouvelle son attachement à la politique constructive du pays et non à la politique destructive. Fakihi Mradabi appelle donc la coordination du dialogue inter comorien de « capitaliser les échanges en mobilisant l’expertise nécessaire à la mise en œuvre effective de l’ensemble des recommandations formulées à l’issue des débats. » « Je salue la présence de la diaspora dans ce rendez-vous national qui n’est rien d’autre que le devenir de notre cher pays. Puisque chacun de nous est appelé à contribuer de loin ou de près. La présence de la diaspora a été nécessaire puisque la communauté comorienne de France a apporté sa contribution pour le développement de l’archipel des Comores », a-t-il souligné.
KDBA
