ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Dialogue national : Qui dialoguera avec Azali ?

Dans un courrier en date du jeudi dernier, le président Azali Assoumani réitère son appel à un dialogue national inclusif. Il a en effet tendu la main à l’opposition pour une énième fois. Bien que des politiques et formations politiques fassent front commun à cet appel.

Si les politiques s’insurgent contre le dialogue national, qui dialoguera avec le président Azali ? Le président de la République a lancé un vibrant appel aux organisations de la société civile, à la mouvance présidentielle et à l’opposition à un dialogue national inclusif. Mais en face de lui, il y a des politiques et mouvements de la société civile qu’il faut convaincre. Puisqu’ils appellent à la chaise vide. Même si certains penchent sur un dialogue national débouchant sur des solutions aux problèmes socio-politiques qui excavent le pays. Mais déjà c’est un mauvais départ vu que l’opposition boude. Elle croit que le réel problème est la mauvaise gestion de ceux qui ont le pouvoir en main. Mais aussi, l’opposition chante que le mandat de l’actuel président a pris fin depuis le 26 mai 2021. Ils ne vont pas à des discussions stériles.

Mais le chef de l’Etat réitère son appel à un dialogue inclusif, sincère et constructif pour décrisper le climat politique. « J’ai décidé de m’adresser à vous, directement et personnellement, pour vous renouveler ma volonté et celle du gouvernement, de créer dans notre pays, les conditions propices au climat d’apaisement dont nous avons tous besoin, pour aller de l’avant dans le développement socio-économique et institutionnel de notre pays », a déclaré le président Azali Assoumani.

Pour les échéances électorales de 2024 ?

Ce courrier est adressé au parti Juwa, Updc, Rdc, parti Orange, Mouigni Baraka Said Soilihi, Uccia, wusukani wamasiwa… « En effet, depuis quelques mois, j’ai entrepris cette politique de la main tendue, dans mes discours et adresses à la Nation, avec comme seul objectif, la consolidation, de façon présente, de l’unité, de la paix et de la stabilité dans notre pays », a précisé le chef de l’Etat.

Selon lui, beaucoup de chantiers restent à mettre en œuvre, pour parachever la mise en place de nos institutions et permettre leur bon fonctionnement, notamment des textes législatifs et réglementaires sur les échéances électorales de 2024, la réforme de la Ceni, la révision du découpage électoral, la mise en application de la loi sur les partis politiques, la place et le rôle de l’opposition dans la gestion du pays. « Sachez que j’accorderai une oreille attentive à vos conseils et à vos propositions pour qu’ensemble nous puissions consolider la paix et la stabilité, qui sont nos richesses les plus précieuses et les conditions préalables à l’émergence de notre pays », laisse-t-il croire.

Au lendemain de la publication dudit courrier, le parti Radhi se montre satisfait. Le parti du ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement chargé du tourisme et de l’artisanat, salue et adhère à cette initiative historique du chef de l’Etat en vue de créer les conditions propices à un climat d’apaisement et de promouvoir la concorde nationale pour la paix et la stabilité. « Le parti considère que cette initiative est pertinente au vu du contexte politique qui prévaut dans le pays et des objectifs politiques fixés par le chef de l’Etat à savoir l’unité nationale, la consolidation de l’Etat de droit et l’émergence à l’horizon 2030 », explique le parti Radhi dans son communiqué de presse.

Libérer les prisonniers politiques

Bien que des politiques adhèrent à cet appel du dialogue national, des opposants du régime en place exigent la libération des prisonniers « politiques ».  Pour le parti Ulezi, la situation est grave. L’ensemble des acteurs politiques et de la société civile doivent se rencontrer rapidement pour trouver ensemble une issue honorable à ces questions qui bloquent le développement du pays. « Evitons les violences impardonnables, le pays n’a pas besoin de celles-là pour progresser. Des gestes forts d’apaisement de votre part seraient opportuns pour calmer la situation. La libération de tous les prisonniers politiques et d’opinions sans exclusion aidera beaucoup à faciliter le dialogue entre les comoriens, phase nécessaire pour retrouver la situation normale de fonctionnement d’un Etat de droit », indique le parti Ulezi.

Il est temps de prendre conscience pour être au même diapason que les pays démocratiques. Puisque le développement est l’affaire de tous.

KDBA

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