ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Élections législatives / Ibrahim Mohamed Soulé : « Je compte mettre mon expérience et mes compétences au service de la nation »

A une semaine du premier tour des élections législatives, Ibrahim Mohamed Soulé, candidat à la circonscription de Moroni nord, ancien parlementaire du parti Juwa, compte mettre son expérience et ses compétences au service de la nation. Dans cette interview, l’ancien parlementaire de Moroni nord ne partage pas l’idée du boycott des élections pour la seule raison que la politique de la chaise vide n’a jamais servi les intérêts d’aucune opposition politique nulle part au monde  et surtout pas chez nous en Afrique.

Alors candidat aux législatives prochaines, pourriez-vous nous parler de votre ambition ?

Mon ambition pour ces élections, en repartant à nouveau à la reconquête du suffrage de mes électeurs est de me remettre ainsi que mon expérience et mes compétences au service de la nation, afin de participer à la conception et à l’adoption des textes législatifs les mieux à même de contribuer à son épanouissement et au bien être de la population comorienne dans son ensemble en ces temps si difficile.

L’opposition boycotte les élections prochaines pour la seule raison qu’elle n’a pas confiance aux institutions en charge des élections. Elle a demandé une garantie pour y participer. Vous, en tant que candidat opposant, avez-vous confiance en ces institutions et aux élections crédibles ?

Je comprends le reste de l’opposition qui prône le boycott et je partage leur craintes et méfiances à l’égard des institutions en charge des élections, au vu de ce que nous avons vécu dans un passé tout récent lors des dernières consultations électorales et comme on le sait que malgré toutes nos sollicitations à la mise en place de garanties pouvant assurer des élections transparentes, crédibles et réellement démocratiques. Elles sont restées vaines. Toutefois, je ne partage pas leurs idées de boycotter les élections car tout le monde sait pertinemment que la politique de la chaise vide n’a jamais servi les intérêts d’aucune opposition politique nulle part au monde et surtout pas chez nous en Afrique. Bien au contraire, elle ne fait que renforcer les pouvoirs en place. En l’absence de démocratie, je considère que boycotter c’est offrir au pouvoir en place un boulevard lui permettant de s’éterniser, c’est le meilleur soutien qui puisse être offert au pouvoir que l’on est censé combattre car comme le dit l’adage « qui ne dit mot consent ». Je ne vois pas à quoi sert un boycott quand on n’a pas d’autres alternatives à proposer, sinon qu’on m’explique ce qu’est une lutte sans combattre. Autant dire alors qu’on abandonne la politique et qu’on reste chez soi.

Le parti Juwa, votre formation politique est contre les élections alors que vous êtes candidat, s’agit-il  de divorce avec votre parti ou un consensus trouvé avec le parti ?

A mon avis, une décision d’engager un parti politique dans un processus électoral ou non, se doit d’être prise de manière collégiale par toutes les instances supérieures du parti, ou une assemblée générale et non pas par quelques responsables  du bureau politique. Ainsi, le Conseil politique national du parti dont je suis membre n’a été concerté ou associé à cette importante décision engageant l’avenir du parti. Surtout quand on sait qu’une loi non encore promulguée a déjà été adoptée par le parlement et qui lie l’existence de tout parti politique sur le territoire national comorien à la détention d’un certain nombre d’élus dans ses rangs. Les responsables de mon parti ont prôné le boycott des élections législatives. Je suis effectivement candidat indépendant. Je ne suis pas en rupture avec mon parti et je n’ai négocié aucun consensus avec les responsables du bureau politique même si le Secrétaire Général Adjoint et le Coordinateur de Ngazidja et certains responsables de la coordination de Moroni approuvent ma candidature, ainsi que tous ceux qui sont conscients des enjeux réels de ce scrutin. Si vous vous rappelez bien, les candidats aux présidentielles, Me Mahamoud et docteur Salim ont tous deux aussi été des candidats indépendants que j’ai fortement soutenu.

Les campagnes électorales poursuivent son cours et chaque candidat est à la quête d’un grand nombre d’électorat, que comptez-vous mener votre campagne ?

Une élection est un contrat moral entre un candidat et ses électeurs, je suis natif de ma circonscription, j’ai toujours revendiqué mes origines grand comoriennes et Anjouanaises, de Moroni, de Mutsamudu, Domoni, Ouani, de Mitsamiouli, Iconi, Mbéni, Ouelah, Bangoi-Koun, etc ….. Moroni est une ville cosmopolite où vivent en parfaite harmonie des gens venant de tous les coins du pays. Le choix de mon suppléant Mohamed Jaffar Abbas, enfant de l’île d’Anjouan, de la ville de Domoni illustre parfaitement cette intégration parfaite et ce bon vivre ensemble pour tous ici. Le climat de méfiance subsiste, il est bien là à l’égard du pouvoir et des instances chargées de gérer les élections mais je sais pouvoir compter sur mon électorat fidèle qui est toujours là et sur lequel je sais pouvoir compter, pour me renouveler leur confiance. J’ai confiance en eux tout comme ils peuvent compter sur moi pour les représenter et les défendre. Je les appelle donc à ne pas succomber aux appels des sirènes d’une défaite annoncée qui veut les décourager pour ne pas se rendre aux urnes et les appelle à tous se présenter dans les bureaux de vote le dimanche 12 janvier dès les premières heures pour nous assurer une belle victoire comme ils savent si bien le faire

Opposition pro-élection, Opposition anti-élection, qu’est-ce qui se passe réellement au sein de l’opposition et quelle est votre analyse face à cette situation ?

A mon humble avis, nous avons un très gros problème au sein de l’opposition, car jusqu’à ce jour, nous n’arrivons pas à mettre de côté nos égos surdimensionnés et à nous rassembler autour d’un idéal commun qui est celui du combat pour le développement de notre nation et le bien être de nos populations tant insulaire que celui issus de notre diaspora active qu’il faut inciter à venir participer pleinement à cette lutte. Le débat doit être engagé entre les pro élection et les antis élections afin de trouver les compromis pouvant nous rassembler et devenir unis pour être plus fort, car nos divisions nous sont néfastes et contribuent à renforcer nos adversaires. Il n’y a que dans l’unité de toutes les forces vives de l’opposition que réside la réussite de nos idéaux de bien être sociaux, de développement et surtout de victoire contre les fossoyeurs de la nation. Si je suis élu, du parlement je combattrai et lutterai contre les injustices sous toutes les formes, les inégalités sociales, l’améliorations du climat des affaires et la mise en œuvre de projets et d’activités génératrice de revenus afin de soutenir les populations les plus démunies, en soutenant ou proposant des textes à même de faciliter ces idéaux à travers la promotion de plus d’équité dans la redistribution des richesses publiques.

Propos recueillis par Kamal Said Abdou

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