ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Energie : A J-4, le doute plane

A moins de quatre jours de l’engagement du directeur de la Sonelec d’en finir avec la crise énergétique, les habitants surtout de la région de Hamahamet n’y croient plus. Plongée dans le noir, cette région devient l’ombre d’elle-même tout comme d’autres régions de la grande-Comore. D’après enquête sur les habitants, « cet engagement n’est qu’une poudre du perlimpinpin ».

Bien que des groupes électrogènes soient en cours d’installation, les habitants doutent fort bien de l’engagement de Soilihi Mohamed Djounaid, directeur général de la Sonelec qui s’est fixé 90 jours pour en finir avec les délestages. Un engagement que le directeur a exprimé lors d’une conférence de presse tenue dans son bureau l’année dernière. L’arrivée des groupes électrogènes et la révision des groupes déjà en panne sont entre autres les solutions  établies par le directeur général pour mettre fin aux délestages et rétablir le courant sur le territoire national.

Les bonnes personnes à l’endroit qu’il faut

Les habitants de la région de Hamahamet qui depuis des mois sont plongés dans le noir et ne reçoivent pas le courant que quelques heures dans la journée sont pessimistes. « C’est une parole d’un politique pour soulager la population en souffrance », estime Ismaila Mhadjou, chauffeur de bus de la région de Hamahamet Ya Mboini. Le chauffeur souligne que l’arrivée des groupes électrogènes n’est plus une solution. « Il fallait faire un ménage au sein de l’équipe technique qui contrôle les moteurs », conseille-t-il. Selon lui, les pannes des moteurs fragilisent la société et « il faut recruter les bonnes personnes ayant les compétences requises pour la gestion des moteurs. Si non on reviendra toujours dans les délestages ».

Se donner un défi de 90 jours pour en finir avec la crise énergétique qui frappe de plein fouet le pays est très peu, selon lui. « Chaque fois, le gouvernement achète des groupes électrogènes mais le pays se plonge dans le noir alors il faut étudier le vrai problème avant de se fixer une telle échéance. Pourquoi le directeur se précipite à mettre fin les délestages ? », s’interroge-t-il.

Améliorer l’existant

Hamahamet-Mboinkou, Oichili-Dimani sont les régions les plus touchées par la crise énergétique. « Je pense que le directeur tiendra sa promesse mais je n’y crois pas vu les difficultés financières et techniques que traverse la société », dit-il. Pour Ali Mohamed, résident de Wellah Hamahamet, éclairer le pays 24h sur 24 n’est qu’un rêve. « Même si le directeur général de la Sonelec continue à nous faire croire que l’arrivée des groupes électrogènes renforcera la capacité mais cela n’est pas vrai. Tant qu’il n’y aura pas un contrôle de ceux qui gèrent les moteurs, l’achat des nouveaux groupes est loin d’être une solution », précise-t-il. Et lui de proposer d’améliorer l’existant. « On nous a dit qu’une révision des moteurs est déjà en cours, c’est une bonne idée. Il faut aussi revoir les autres groupes déjà en panne depuis des années pour renforcer la capacité énergétique », indique Ali Mohamed.

Ce jeune rappelle qu’il faut laisser la politique de côté car « la politique ne nous servira à rétablir le courant », laisse-t-il entendre. En tout cas, dit-il, ces derniers jours, on reçoit un peu du courant.  Ali Mohamed souligne quelques difficultés, notamment le manque d’entretien permanant des moteurs. « Tout appareil nécessite un entretien permanant. Acheter des nouveaux groupes ne va pas résoudre le problème sans entretien. Est-ce que le directeur général est conscient de cela ? Les gouvernements précédents ont aussi acheté des groupes mais où on est-on ? Est-ce que cela a résolu les problèmes ? », s’interroge-t-il. Les habitants de cette région attendent le 20 mars prochain pour dresser le bilan du directeur de la Sonelec. Soilihi Mohamed Djounaid a-t-il tenu sa promesse ?

Kamal Saïd Abdou

 

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