ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Hausse de surestarie et pénurie des Ppn : Le problème est complexe selon Hamidou Mhoma

La montée des taxes d’accostage des bateaux au port de Moroni a plongé le pays dans une crise marquée par la pénurie des produits de première nécessité. Hamidou Mhoma, un des opérateurs économiques estime que  s’il apparaît clairement que les tarifs de la société comorienne des ports dissuadent les navires, il est de la responsabilité des ministres de l’économie et des transports de sévir pour réguler, pour que nos ports soient attractifs.

Les taxes d’accostage ont grimpées au port de Moroni, quel sentiment exprimez-vous entant qu’opérateur économique ?

Le contexte mondial pousse les armateurs à desservir plus l’Asie que les autres parties du monde. Les services portuaires doivent être les plus compétitifs possibles pour attirer les navires. C’est dommage d’apprendre que les prix pratiqués par la société comorienne des ports sont dissuasifs même si elle s’en défend. Le prix d’accostage des bateaux a grimpé du fait que la durée de déchargement est longue plus particulièrement à Moroni à cause de la vétusté des infrastructures  portuaires.

Les opérateurs économiques n’ont pas réagi vis-à-vis de cette crise. Qu’en dites-vous ?

Aussi la hausse des surestaries. Quant au gouvernement, des consultations sont lancées entre tous les acteurs de la chaine logistique pour voir à quel niveau des efforts doivent être consentis pour atténuer ces hausses. Vous savez, les opérateurs avaient tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps. Il faut comprendre que pour chaque augmentation de coûts, l’opérateur le répercute dans son coût de revient, ce qui explique la hausse des prix pour les consommateurs.

Le pays est frappé d’une crise caractérisée par le manque des produits de premières nécessités, conséquence de la hausse de surestarie au port de Moroni. A qui la responsabilité ?

 Le problème est plus complexe. Le manque de PPN n’est pas lié seulement à  la hausse des frais et taxes portuaires. Il y a la crise mondiale liée à la covid-19, le problème de la chaine logistique qui a vu les coûts du fret multipliés par deux ou 3 et la difficulté de beaucoup d’entreprises qui ont du mal à voir clair l’évolution des décisions gouvernementales en matière d’organisation des mariages. Certains hésitent à commander de peur de ne plus pouvoir tout écouler et ceux qui ont commandé ignorent quand les marchandises arriveront du fait des incertitudes du transport maritime. S’il apparaît clairement que les tarifs de la Scp dissuadent les navires, il est de la responsabilité des ministres de l’économie et des transports de sévir pour réguler, pour que nos ports soient attractifs. On ne peut pas surtaxer dans cette période de crise pour éviter que nos ports ne soient bannis par les armateurs.

 Quelle solution proposeriez-vous face à cette crise ?

Vous savez, nous n’avons pas la main sur cette crise malheureusement. La première des choses c’est d’agir sur les causes endogènes à savoir l’amélioration des services portuaires, la baisse des coûts et le soutien des opérateurs en difficultés. Ensuite, le gouvernement doit négocier avec les armateurs pour demander une amélioration des fréquences de touché du pays. Certains armateurs n’avaient pas remplacé leur bateau en panne pendant que ces derniers desservaient notre pays, un sentiment de désintérêt manifeste qu’il faut combattre.

Votre dernier mot

Cette crise ne va pas se résorber du jour au lendemain. Nous devons être patients. Nos autorités doivent exiger des intervenants du port d’investir dans les infrastructures portuaires modernes. Aucune amélioration de nos ports depuis des décennies alors que dans la région, c’est l’inverse qui se produit. On ne peut pas exiger un prix fort sans être performant.

Propos recueillis par Kamal Saïd Abdou

 

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