Le rappeur comorien Titi le Fourbe a été arrêté mardi 23 septembre à l’aéroport international de Hahaya, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour le Sénégal. Il devait y rejoindre son homologue Bilwiz pour un concert très attendu, prévu le 26 septembre dans le cadre d’un rap battle.
L’artiste, dont les morceaux comptent plusieurs millions d’écoutes, se retrouve finalement en détention provisoire, et non sur scène. D’après Halidi Hassani, community manager du label H City Music, l’arrestation serait liée à la diffusion d’une vidéo compromettante : on y verrait le rappeur brandir une arme dans une zone considérée comme sensible.
L’annonce de l’interpellation a provoqué une vague d’indignation dans le milieu musical. Le rappeur Cheikh MC, figure emblématique du rap contestataire, n’a pas mâché ses mots : « Libérez Titi le Fourbe et prenez sa place dans sa cellule, bande de voyous hayi ! » Une déclaration choc, qui reflète la colère d’une partie de la scène musicale comorienne, dénonçant ce qu’elle considère comme une arrestation arbitraire.
Même tonalité du côté de Ast, autre poids lourd du rap local : « Quand j’ai lu l’information hier dans certains médias, j’ai d’abord pensé à une intox. Mais en voyant les nombreux posts de mes confrères artistes, je me joins à eux pour dénoncer cette arrestation abusive. »
Le procès de Titi le Fourbe est prévu ce samedi 27 septembre dans la matinée. Le verdict pourrait avoir un retentissement fort bien au-delà des Comores, tant l’artiste est suivi dans la région et sur les réseaux sociaux.
Djanamali Saïd Abdou
