Le mardi 6 août dernier, le président Azali Assoumani a signé un décret attribuant au secrétaire général du gouvernement Nour El Fath Azali, des pouvoirs de contrôle sur toutes les actions gouvernementales. Cette décision, perçue par certains comme une centralisation excessive du pouvoir, et une nécessité pour améliorer l’efficacité du gouvernement pour certains, a suscité de vives réactions parmi les opposants du régime et des experts en droit.
Le décret N°24-24-107/PR portant refonte de l’organisation, du fonctionnement et des attributions du secrétariat général du gouvernement en Union des Comores a provoqué un véritable tollé, entraînant une vague de critiques de la part de plusieurs figures politiques et juridiques de la place. Parmi les voix qui se sont élevées, ce sont celles de Dr Yhoulam Athoumani et Rafsandjani, qui ont ouvertement condamné cette décision. Selon eux, ce décret est irrégulier et n’est pas conforme aux lois en vigueur.
Pour Dr Yhoulam Athoumani, ceci ne peut être qu’un échec du système politique des Comores. « Ce décret bafoue les principes fondamentaux de notre constitution », affirme le juriste. Parallèlement à Rafsandjani qui avait déclaré la veille qu’il s’agissait d’un poste stratégique dont au minimum devrait le detenir un juriste ou qui lui ressemblait. Ce qui serait loin d’être le cas pour le nouveau SGG. Cette mesure est perçue par certains comme une tentative de renforcement de l’autorité de Nour El Fath Azali, ce qui pourrait avoir des implications importantes pour la gouvernance du pays. Les critiques soulignent que la concentration de pouvoirs entre les mains d’un seul individu peut mener à des abus et à un affaiblissement des institutions démocratiques.
Les partisans du décret, quant à eux, affirment que cette décision est nécessaire pour améliorer l’efficacité du gouvernement et assurer une meilleure coordination entre les différentes branches de l’État. Ils estiment que le SGG, de par sa position, est le mieux placé pour superviser et harmoniser les actions gouvernementales. Cependant, la controverse continue de croître, et il reste à voir comment cette situation évoluera.
En attendant, le débat sur la légitimité et l’opportunité de ce décret demeure ouvert, mettant en lumière les fragilités du système politique actuel et les défis auxquels le pays est confronté dans sa quête de stabilité et de démocratie après une période électorale fortement mis en doute par sa légitimité.
Inmadoudine Bacar